Le MLPD entre peu à peu dans un nouveau rôle sociétal
Ces jours-ci, la Grèce domine la discussion politique. Comment peut-on juger le développement actuel de la crise grecque ?
Le weekend passé, le capital financier international composé de la Commission européenne, des gouvernements de l'Eurogroupe et du FMI a imposé son diktat aux masses grecques. Le pillage et la mise sous tutelle ont été poursuivis, le tout un peu agrémenté de vagues promesses afin que les masses le gobent vraiment. Seulement quelques jours avant Tsipras avait été chargé par le peuple de ne pas accepter la répercussion des fardeaux de la crise. Mais en fin de compte il a cédé au chantage brutal :
Forte détérioration du système de retraite, augmentation massive de la taxe à la valeur ajoutée, déréglementation des horaires de travail et d'ouverture, dégradation massive de la législation sur les conventions collectives et relative aux conflits collectifs de travail, licenciements de masse, désintégration importante de l'appareil d'État, privatisations d'institutions étatiques d’un montant prévu de 50 milliards d'euros dans le cadre d'un fond fiduciaire contrôlé par l’UE, des lois « pertinentes » requièrent l'approbation de la troïka ...
En fait, le programme d’action actuellement dicté au gouvernement Tsípras va plus loin encore que le programme rejeté à 61,3 pour cent par les masses dans le référendum il y a une semaine et demie.
On a exigé son approbation par le parlement grec comme « dernière preuve de confiance » pour accorder, de grande bonté, un troisième « programme de soutien » à la Grèce.
Cependant, ce diktat imposé à la Grèce n'a rien à faire avec un « soutien ». C’est aussi une tentative de sauver la zone euro en empêchant l'effondrement des banques grecques, ce qui aurait entrainé des répercussions sur le secteur bancaire dans toute la zone euro. Lié au programme d’action était un engagement vague envers le gouvernement grec qu’il y aurait des négociations sur 85 milliards d'euros pour les trois prochaines années.
Ce diktat doit être considéré, en premier lieu, par sa motivation politique. On veut infliger une leçon humiliante au peuple grec, après qu'il avait osé à faire face à la troïka la tête haute. On veut briser l'échine aux politiciens de gauche qui osent seulement consulter le peuple « au nom de la démocratie » dans un référendum.
L’abaissement du gouvernement Tsípras devant l'ensemble des pays de l’euro a été obtenu par la contrainte dans un scénario de menace laissant supposer l'effondrement rapide de toute la vie économique de la Grèce : Les banques étaient fermées, la Banque centrale européenne menaçait de mettre fin aux crédits d'urgence, tous les flux d'argent dans l'achat et la vente de marchandises étaient perturbés. Ceci a aggravé la situation déjà dramatique de la population et augmenté la pression. Ainsi le gouvernement Tsipras a approuvé un programme de redistribution dont disait un commentateur dans la radio grecque : « Si l'ancien gouvernement conservateur de Samaras avait présenté un tel programme d'austérité comme celui de Tsípras, Athènes serait maintenant en flammes. »1
Avec des directives illusoires telles que comme « rétablir la confiance », « infliger une défaite aux communistes dans le gouvernement », « approbation ou grexit » ou bien « plus n'était pas possible », les masses grecques ont été poussées dans le sentiment qu’il n’y aurait pas d’alternatives.
Cette nouvelle situation dramatique pour le peuple grec résulte du fait que toutes les soi-disant « actions de sauvetage » des dernières cinq années ont échoué lamentablement :
Pendant cinq ans la Grèce a remboursé les « crédits d'aide » avec des intérêts lucratifs en faveur du FMI et de l'UE. Les obligations liées aux intérêts, l'effacement d'« anciennes dettes », le rachat d'obligations d'État et la recapitalisation des banques grecques étaient tellement écrasants que l'endettement a continué d'augmenter considérablement. Le taux d'endettement de la Grèce s'est accumulé fin 2014 à 177,1 pour cent du produit intérieur brut avec 317 milliards d'euros. En 2010 il s'élevait à 142,8 pour cent.
Surtout la classe ouvrière et les larges masses de la Grèce furent systématiquement poussées dans la pauvreté et la misère. Maintenant un tiers de tous les foyers vit sous le seuil de pauvreté ! Les charges fiscales ont augmenté de 337 pour cent depuis 2008. Le chômage officiel a presque quadruplé de 7,3 pour cent à 26,6 pour cent depuis 2008. Plus de la moitié des jeunes est sans emploi. Plus de trois millions ne sont plus couverts par une assurance santé – 40 pour cent de la population. Les salaires et les retraites ont été réduits d'environ 30 pour cent depuis 2009. La mortalité infantile a augmenté d'un tiers depuis 2008, l'espérance de vie a baissé de deux à trois ans.
Au lieu d'un « essor économique » promis par le FMI et l'UE, la crise économique s'est approfondie en Grèce. En 2014 la production industrielle fléchit à un nouveau niveau plancher de 72,2 pour cent comparé au niveau maximum avant le début de la crise en 2008.
Devant cette toile de fond SYRIZA (« Coalition de la gauche radicale ») fut élue au rang de premier parti en Grèce. En alliance avec une organisation ultra-droite elle a pris le gouvernement sous le slogan : « mettons un terme au diktat d'austérité de la troïka ! »
Les milieux dominants craignent le risque de contagion pour une série de pays et en conséquence ils ont rejeté les revendications étendues de la Grèce visant la conversion et l’allégement de la dette. Avec une immense démagogie et des semaines de pilonnage de la propagande bourgeoise, l'UE et le FMI avaient voulu extorquer des paiements ultérieurs du gouvernement grec et aggraver davantage la situation sociale du peuple grec. Contrairement au dénigrement dans quelques mass média bourgeois comme BILD, les masses en Grèce n'ont vu ni un centime des soi-disant « paquets d'aide » s'élevant à plus de 240 milliards d'euros. Au lieu de cela, le gouvernement fédéral allemand a encaissé auprès d’Athènes des intérêts d’un montant de 360 millions d'euros depuis 2010. Le remboursement des crédits était au bénéfice de quelques monopoles internationaux, surtout de grandes banques allemandes et françaises, mais aussi de monopoles grecs. On a pris soin de satisfaire largement les « créanciers privés » et de transférer les dettes aux secteurs publics.
Ce n'est pas seulement le gouvernement grec qui doit être forcé à réduire davantage les retraites et les salaires et d'augmenter les impôts de masse sous les gestes continuels de menace d'un « grexit ». Ceux-ci visent à étouffer aussi les espoirs des masses dans des pays de l’UE comme l'Italie, l'Espagne ou le Portugal qu'il soit mis fin à la répercussion rigoureuse des fardeaux de la crise. La tendance vers la gauche dans ces pays inquiète les dominants.
L'UE est dans l'embarras. Une banqueroute d'État et la sortie de la Grèce de la zone euro n’est pas dans l’intérêt des supermonopoles dominants. Ceci entraînerait le tarissement d'une source abondante de profits et coûterait, en raison des garanties, en fait des milliards de fonds des Trésors publics des pays impérialistes. Par-dessus tout, le « grexit » pourrait encourager la radicalisation et la révolutionnarisation au sein des masses en Grèce et dans d'autres pays européens. Ceci est pour la chancelière Merkel et pour ceux au pouvoir dans l'UE le point de départ décisif de leur politique concernant la Grèce. Un « grexit » aurait de larges conséquences en politique économique et de pouvoir et comporterait pour eux des risques impondérables.
Et ceci dans une situation déjà instable : ainsi la part de l'UE au produit mondial brut est retombée entre 2008 et 2013 de 30 pour cent à un peu moins de 24 pour cent. Même une année après la fin de la crise économique et financière mondiale, la production industrielle de l'UE se trouve encore 9 pour cent sous le niveau maximum du début de la crise.
Suite à la politique des taux d'intérêt bas et aux flux de liquidités de la Banque centrale européenne, l'endettement public dans l'UE a atteint en 2014 un nouveau sommet avec 87 pour cent du produit intérieur brut qui s'élève même à 92 pour cent déjà dans la zone euro. Par conséquent le risque d'inflation jusqu'à des banqueroutes d'État s'accroît dans toute la zone euro et dans l'UE.
En fin de compte, la crise grecque est une crise de l'euro qu’on vise à résoudre sur le dos du peuple grec, mais aussi sur le dos de la population européenne.
Quelle est ta position à propos de la politique du gouvernement grec de SYRIZA après le dernier soi-disant « accord » ?
Avec la victoire électorale manifeste de SYRIZA des parties importantes des masses grecques avaient retiré leur confiance aux partis bourgeois traditionnels et donné le signal qu'elles ne sont pas disposées à accepter la répercussion des fardeaux de la crise sur leurs dos. Nous leur exprimons notre soutien plein et entier ! Dans cet esprit nous descendons dans la rue chaque lundi depuis onze ans avec le mouvement des « manifestations du lundi » actif au niveau national. Toutefois, nous avons dès le début pris une position critique envers quelques illusions propagées par le gouvernement SYRIZA – par exemple celle qu'on pourrait amener les monopoles internationaux européens, l'UE ou les pays de la zone euro à faire des concessions par des élections parlementaires dans la petite Grèce ou par des référendums. Pour gagner la lutte contre la répercussion des fardeaux de la crise il devrait y avoir une lutte de classe des ouvriers et des larges masses dépassant les frontières. C'est aujourd'hui la seule façon d'affirmer une supériorité par rapport aux dominants et leurs conditions. Mais SYRIZA en tant que gouvernement n'a appelé ni les masses en Grèce ni celles en Europe à des grèves ou des manifestations de masse. En premier lieu il a attisé des illusions sur la prétendue possibilité de reformer l'UE.
Ce qui devait arriver est arrivé. Le refus implacable d'une remise de la dette par les puissants de l'UE et par le FMI a rapidement laissé flétrir les fleurs de rêve d'une solution parlementaire. Maintenant Tsipras lui-même est devenu la victime des illusions parlementaires qu'il avait diffusées. Les égarements réformistes et révisionnistes de SYRIZA ont complètement échoué.
Il est grand temps d'en tirer des leçons. Il nous faut organiser les masses contre la dictature du capital financier international dominant sans partage. La réponse à la recherche d'une issue fondamentale est la préparation de la révolution socialiste internationale ! C'est maintenant que cette question fondamentale doit être placée au centre de la discussion sur la Grèce ! C'est alors seulement qu'une fermentation révolutionnaire peut se développer de la crise ouverte.
Actuellement, la solidarité avec la lutte pour la démocratie et la liberté au Rojava joue un rôle primordial pour le MLPD. Pourquoi ?
Le mouvement insurrectionnel né en 2011 à partir de la Tunisie et saisissant l’Afrique du Nord et le monde arabe, était un important mouvement politique et international de masse pour la liberté et la démocratie. Ce qui lui manquait le plus souvent, c’était une perspective sociale positive. Pour cette raison les impérialistes occidentaux ont pu influencer beaucoup de ces mouvements ou bien les islamistes fascistes ont pu profiter de la situation.
C’est pourquoi la révolution démocratique au Rojava (Kurdistan de l’Ouest au nord de la Syrie) était un flambeau important pour la lutte pour la liberté et la démocratie qui a trouvé un soutien sans réserve de la part de l’ICOR. Dans la région autonome du Rojava on a réussi à construire des structures de gestion autonome démocratiques. Cela incluait une armée de libération populaire et d’autodéfense, des droits de femme étendus dans une société qui, traditionnellement, était structurée de manière très patriarcale et notamment un changement de paradigmes dans la reconstruction sociale sur la base de l’unité de l’homme et de la nature.
L’ICOR a conclu un pacte de solidarité international avec le mouvement de libération kurde. Elle s’est engagée à toute une série de mesures de solidarité entre autres à la lutte pour la reconnaissance du Rojava dans le droit international, le soutien de la reconstruction, la solidarité avec la lutte de libération kurde et notamment la lutte contre la répression du mouvement kurde. En même temps, c’est un pacte de réciprocité, une obligation de ne jamais se laisser seul dans la lutte.
Avec l’affiliation à l’ICOR de la Confédération des Kurdes en Europe (KCD-E), l’ICOR n’a pas seulement conquis une partie importante du mouvement révolutionnaire international. Inversement la lutte de libération kurde occupe sa place stable dans le mouvement ouvrier et révolutionnaire international.
Il va de soi que les différents États réactionnaires et organisations de terreur islamistes- fascistes n’assistent pas à ce développement les bras croisés. Ils ont combattu la construction du Rojava dès le début. C’était l’attaque de l’ÉI contre Kobanê qui a mis le Rojava dans la plus grande difficulté. Dans une lutte héroïque de 130 jours la population kurde l’a repoussé au début 2015.
Maintenant, il fallait y assurer la victoire et, après la victoire militaire, se focaliser sur la reconstruction du Rojava et la réalisation de la nouvelle société démocratique.
Afin de soutenir cette tâche, l’ICC (International Coordinating Comitee – Comité de coordination international) de l’ICOR a décidé, au début de janvier 2015, la mise en place de brigades internationales pour la reconstruction de Kobanê. Ces activités ont rencontré un grand écho non seulement dans la population kurde en Europe mais aussi parmi la jeunesse et dans beaucoup d’organisations de migrants. Plus du double de brigadistes se sont inscrits que ce que nous avions planifié à l’origine ! Inversement le MLPD et l’ICOR sont devenus intéressants au niveau politique pour beaucoup de migrants dans ce contexte. L’idée du renforcement mutuel du mouvement ouvrier et révolutionnaire international et de la lutte de libération kurde porte ses premiers fruits.
Les brigades de solidarité qui vont à Kobanê sont certainement une nouvelle activité du MLPD. Que font au concret les brigadistes ?
L’agression guerrière de l’ÉI fasciste en 2014 a détruit la ville de Kobanê à 80 pour cent : l’infrastructure, les conduites d’eau, les égouts, maisons, rues, écoles et hôpitaux étaient détruits et des secteurs de la ville étaient minés après le retrait de l’ÉI. En conséquence, beaucoup d’habitants de Kobanê vivent aujourd’hui dans des centres de réfugiés. Pour que les gens puissent de nouveau vivre à Kobanê il faut rétablir l’infrastructure au plus vite. L’ICOR veut construire un centre de santé et social avec ses brigades de solidarité internationales.
Pendant une période plus longue près de 150 brigadistes internationaux fourniront une aide humanitaire sur place en ordre décalé. Ils financent eux-mêmes leur séjour et souvent ils ont consacré leurs congés annuels à cette fin. Ils ne sont point de simples équipes de chantier mais accomplissent un travail de construction compliqué pour et avec la population à Kobanê. Aussi en raison de leur attitude désintéressée et solidaire ce travail est de la plus grande importance morale. Les brigadistes n’arrivent pas en donneurs de leçons ou comme des gens qui savent faire mieux. Dès le début, ils s’efforcent de réaliser la reconstruction en commun avec la population de Kobanê et de se soumettre à leurs besoins et exigences. Leur ligne directrice est : « Servir le peuple ! » La collaboration organisée au bénéfice mutuel est un processus d’apprentissage pour tous ceux qui y participent et est importante, dans une perspective de l’avenir, pour la lutte pour une société libérée dans le monde entier.
Le massacre par 90 fascistes de l’ÉI le 25 juin à Kobanê a fait 234 victimes civiles. Cela a-t-il mis en danger le travail des brigades ?
Naturellement, la sécurité passe avant tout et les travaux sur le chantier ont dû être interrompus pendant quelques jours, jusqu’à ce que les unités des YPG et YPJ aient nettoyé la ville des fascistes de l’ÉI. Apparemment elles avaient sous-estimé la protection des zones libérées face à tous les succès et nécessités de l’offensive. Entre-temps, la direction militaire des YPG et YPJ a admis cette erreur en faisant preuve d’autocritique et en a tiré des conséquences. C’est une condition importante non seulement pour la poursuite du travail des brigades, mais aussi pour le retour de la population de la ville, évacuée temporairement.
L’ICOR et le MLPD sont tout aussi fiers de la reprise des activités que les gens de Kobanê. L’administration de Kobanê apprécie particulièrement ce projet, d’autant plus qu’on a maintenu de façon conséquente le travail de reconstruction après les attaques des fascistes de l’ÉI.
Asya Abdullah, Vice-présidente du PYD a dit : « Il y a beaucoup d'organisations qui nous aident: avec de l'argent, avec du matériel. Ce que vous faites, c'est tout à fait différent: vous vivez et travaillez avec nous, dans les conditions dans lesquelles nous vivons. »
Le mouvement des brigadistes incarne une vision. Dans une large composition non alignée sur des partis se lient des syndiqués, sans-parti ou marxistes-léninistes ; des jeunes et des vieux de 18 à 72 ans ; à coté de beaucoup d’ouvriers aussi des académiciens, des jeunes ouvriers, élèves et étudiants ; des hommes et près de 40 pour cent de femmes dans une activité pratique commune pour la lutte de libération. L’initiative démocratique se lie avec une direction compétente et stricte et une discipline unique. Le savoir-faire du MLPD, acquis pendant des décennies se lie avec un processus d’apprentissage collectif rapide en interaction avec les participants et participantes et en particulier avec la confiance en la victoire des amis kurdes. Un travail très dur et fraternisation culturelle, ténacité, audace et altruisme s’inspirent mutuellement. Bref : ici notre vision d’une lutte transnationale pour une société socialiste se fait sentir et devient concret !
Malgré les succès des Kurdes et les défaites militaires l’“État islamique“ fasciste (ÉI ou Daech) se maintient avec une persévérance relative en Iraq et en Syrie. Comment cela s’explique-t-il ?
Il y a tout une série de causes et conditions pour l’apparition du fascisme de Daech. Avec la nouvelle organisation de la production internationale depuis le début des années 1990 le développement inégal des pays s’est extrêmement aggravé. De nombreux États arabes et africains furent ruinés, notamment par les importations à bas prix des denrées alimentaires européennes et par le pillage et la destruction de la part des monopoles internationaux. Les guerres des États de l’OTAN dans la région ont renforcé le chaos. En même temps, des pays tels que la Turquie, l’Arabie Saoudite, l'émirat de Dubaï ou le Qatar ont développé eux-mêmes des aspirations de puissance impérialistes. Ils sont montés dans le cercle des pays néo-impérialistes.
C’est de ces pays que furent stimulées de façon décisive les organisations islamistes-fascistes. Elles servaient de bastion contre le « printemps arabe » et l’effervescence révolutionnaire transnationale.
L’intérêt principal de la Turquie néo-impérialiste consiste à stopper les aspirations libérales des Kurdes au Kurdistan de l’Ouest / Rojava, de renverser le régime d’Assad et de développer son propre rôle comme puissance régionale. Le président Erdogan a juré de ne jamais admettre la création d’un nouvel État kurde à la frontière avec la Turquie. Jusqu’à présent une grande partie des mercenaires étrangers de l’ÉI arrivent en Syrie par la Turquie. Le service secret turc MIT a fait passer en contrebande des armes en Syrie, des combattants de l’ÉI sont soignés dans les hôpitaux turcs, le pétrole et le gaz sont vendus à la Turquie qui viennent des régions conquises par l’ÉI. Le projet de loin le plus ample du gouvernement d’Erdogan est la création d’une « zone tampon » en envahissant la Syrie du Nord. Cependant cela se heurte à des contradictions au sein de l’OTAN.
Un noyau dur des dirigeants de l’ÉI est issu de la direction militaire de l’ancien régime de Saddam Hussein. Une interprétation dogmatique de l’Islam leur sert seulement à construire une large base de masse parmi les masses musulmanes réprimées et appauvries. Ce faisant, ils renouent avec la division en sunnites et chiites du peuple irakien, pratiquée par Saddam et ensuite continuée par les États-Unis. La propagande de l’ÉI, produite à grands frais, se base sur la haine justifiée des larges masses face aux troupes d’occupation américaines et contre le régime d’Assad et appâte les masses avec une démagogie social-fasciste. Cette propagande est aussi transportée par les médias bourgeois et contribue à attirer des jeunes gens réactionnaires, laissés à l’abandon et aveuglés ou simplement sans expérience et « aventureux » avec des promesses de puissance, d’argent, d’esclaves et de maisons ou à les gagner pour de lâches attentats.
La Syrie du Nord (Rojava / Kurdistan de l’Ouest) est actuellement l’un des centres ou l’on inflige des coups durs à l’ÉI. Et pourtant, il réussit en d’autres endroits à étendre son influence, par exemple en Libye et d’autres régions de la Syrie. Jusqu’à la fin du mois de mars 2015 80 000 à 100 000 personnes armées, dont environ 25 000 mercenaires de plus de 100 pays, s’étaient joints à l’ÉI ou d’autres groupes islamistes-fascistes2.. L’ÉI est de loin le groupe terroriste le plus riche du monde et dispose de ressources financières, militaires et logistiques non négligeables. Il ne faut ni le surestimer, ni le sous-estimer.
La lutte contre et la victoire sur l’ÉI fasciste est une tâche importante pour le développement en avant de la lutte pour la démocratie et la liberté et la lutte de classe révolutionnaire.
Peut-on dire que les pays néo-impérialistes se pressent de manière particulièrement agressive sur le marché mondial et dans la politique mondiale ?
Oui, de toute évidence ! Des pays néo-impérialistes comme l’Arabie Saoudite et le Qatar mettent de l’huile dans le feu des foyers de guerre avec des livraisons d’armes et des bombardements au Yémen. Surtout la Chine et la Russie qui se trouvent à la tête de l’alliance militaire du groupe de Shanghai, s’efforcent de se rapprocher plus étroitement des autres pays néo-impérialistes émergeants. Du 8 au 9 juillet 2015, un sommet des pays du BRICS eut lieu à Ufa/Russie avec la participation des chefs d’État du Brésil, de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Comme déclaration de guerre à la prédominance du FMI et de la Banque mondiale à l’échelle internationale, ils ont établi une propre banque de développement avec un pool monétaire de d’abord 100 milliards de dollars US3. Avec cela des projets doivent être financés ayant comme but d’évincer l’influence des anciens pays impérialistes dans différentes régions. Aujourd’hui, la Chine intervient dans l’économie mondiale comme le plus grand investisseur international.
Dans la dernière interview du 17 décembre 2014 tu as expliqué le déroulement et la fin provisoire de la crise économique et financière mondiale. Est-ce que verrons un essor maintenant ?
La chancelière Merkel avait pensé déjà en été 2011 de pouvoir observer un essor économique. À ce moment-là, l’index de la production industrielle en Allemagne avait atteint temporairement 98,7 comparé au niveau le plus élevé d’avant la crise. Elle s’était trompée. En décembre 2014, j’avais déjà fait remarquer que la crise économique et financière mondiale avait passé dans une stagnation fluctuante internationale, déjà dans sa phase finale. La stagnation fluctuante signifie que la production industrielle oscille autour d’une ligne zéro. Cela s’est confirmé comme le montre le développement économique des pays de l’OCDE4. En 2014 seulement, ils sont arrivés au niveau d’avant la crise avec 99,9 pour cent.
Le développement économique mondial est très inégal. Ainsi la production industrielle aux États-Unis est montée au premier trimestre 2015 de 0,5 pour cent au-dessus de l’ancien niveau maximum d’avant la crise. La production industrielle du Japon par contre était de 14,4 points d’indice en-dessous du niveau maximum d’avant la crise. La gestion de crise internationale, lors de laquelle surtout les banques impérialistes avaient injecté des billions dans les marchés monétaires, n’a pu que continuer à maintenir en tension la suraccumulation chronique du capital. Au début de la crise économique et financière mondiale, il avait encore été possible d’investir du capital en particulier dans les États membres du BRICS5. Mais maintenant les taux de croissance y sont également à la baisse. En Inde la croissance s’est ralentie à seulement 5 pour cent pendant les dernières quatre années. Aussi en Chine, les taux de croissance de la production industrielle sont retombés au niveau le plus bas depuis 24 ans. Si la croissance en Chine continuait à être freinée, cela aurait des conséquences énormes sur l’économie mondiale.
La stagnation fluctuante indique que le plan de déclencher « un essor qui se porte lui-même » comme disait Merkel, en inondant les marchés monétaires, a échoué à grande échelle. Aujourd’hui, nous voyons l’échec de l’économie bourgeoise, ce qui met en question objectivement le capitalisme en tant que tel.
L’économie allemande semble se développer de façon tout à fait stable ?
L’économie allemande est la seule parmi les grands États impérialistes de l’UE à avoir atteint de nouveau le niveau de production industrielle d’avant la crise. Les taux en France et en Grande-Bretagne sont encore de plus de 10 pour cent plus bas, ceux de l’Italie de 25 et de l’Espagne même de 27 pour cent.
Toutefois le développement en Allemagne n’est pas du tout stable. Les exportations allemandes en Russie se sont écroulées de 34 pour cent au cours du premier trimestre comparées à l’année précédente. Mais aussi la croissance de la production industrielle a baissé de trimestre à trimestre depuis le début de 2014 pour arriver à 0,0 pour cent au premier trimestre 2015. D’autre part, les exportations d’une valeur de 107,7 milliards d’euros en mars ont établi un nouveau record et étaient de 12,5 pour cent plus élevées que l’année dernière6. Sans la puissance exportatrice persistante nous aurions déjà affaire à une nouvelle baisse de l’économie allemande.
Le cours de l’euro en baisse stimule l’exportation allemande. Naturellement, l’économie allemande est facilement vulnérable en raison de cette dépendance des exportations et réagit sensiblement à toute fluctuation de l’économie mondiale.
Depuis près de dix ans la chancelière Merkel dirige les affaires gouvernementales. Elle est toujours relativement stable en selle. À quoi cela tient-il?
En 2005 Merkel a pris le relais du gouvernement Schröder/Fischer, enfoncé dans une crise politique profonde. Avec cette crise avait aussi échoué le système du mode de pensée petit-bourgeois comme méthode de gouvernement introduit par ce gouvernement. Merkel a repris cette méthode, l’a améliorée et modifiée. Elle fait des concessions avant que les contradictions mêmes puissent se déployer pleinement. Cela la distingue de Schröder qui, à la manière d’un autocrate, était trop sûr de ce qu’il faisait et qui, par exemple en imposant l’agenda 2010 avec les lois Hartz IV, jouait son va-tout. En même temps, Merkel mit le mode de pensée petit-bourgeois anticommuniste au centre du système du mode de pensée petit-bourgeois. Cela était dirigé en particulier contre le potentiel du MLPD devenu évident lors de la crise gouvernementale du gouvernement Schröder/Fischer. Brusquement l’isolement relatif du MLPD a pu être rompu avec l’apparition du mouvement des manifestations du lundi et la grève chez Opel. Le MLPD faisait la une dans les médias et a pu gagner jusqu’à 60 pour cent de nouveaux membres en très peu de temps. Le gouvernement Merkel a manifestement très vite pris conscience de ce danger. Sa modification du système du mode de pensée petit-bourgeois comme méthode de gouvernement fut saisie par les médias et jusque dans la bureaucratie syndicale, n’est pas resté sans effet sur les masses et nous a rendu la vie bien difficile pendant un certain temps !
La conscience de classe comment s’est-elle développée ?
Le passage à l’offensive ouvrière sur une large échelle qui avait commencé en 2004, s’est tout d’abord interrompu après 2005. Toutefois, l’objectif des dominants de saper la conscience de classe des ouvriers a échoué à fond. Surtout au sein du prolétariat industriel en interaction avec le travail quotidien systématique du MLPD elle a pu être consolidée et stabilisée.
Ce qui est important c’est la relance des grèves syndicales. D’après des calculs récents de l’Institut de l’économie allemande les conflits tarifaires des différents secteurs ont provoqué la perte de 500 000 journées de travail rien que dans la première moitié de cette année. Ce sont trois fois plus de journées ouvrables que pendant toute l’année 2014 et la valeur la plus élevée depuis 1993 (avec 593 000 journées ouvrables perdues). L’Institut de l’économie allemande se lamente de plus sur « l’augmentation de l’agressivité des luttes dans le secteur des prestations de services. » Ce qu’ils considèrent comme « agressivité » qui les contrarie c’est la politisation et la radicalisation croissantes des luttes. Dans leurs grèves, les éducatrices et les assistants sociaux ont revendiqué non seulement une augmentation des salaires mais une plus grande estime du travail avec des enfants et des jeunes. Ils se sont indignés contre la dépréciation des « métiers de femmes » par une rémunération basse durable. Ceci exprime non seulement une conscience syndicale générale mais aussi une conscience de femme accrue ! Le fait que cette grève était toujours acceptée par 62 pour cent de la population même après quatre semaines avec des conséquences partiellement radicales pour les parents mérite d’être marqué.
Les travailleurs de la poste ont également obtenu des succès partiels au bout d’une grève illimitée qui a duré quatre semaines avec environ 18 000 employés des 83 centres de tri postal au niveau fédéral. Surtout la réalisation d’une protection des droits acquis des travailleurs de la poste est remarquable. Ici des éléments offensifs dans les revendications comme celle de la réduction du temps de travail avec compensation du salaire intégrale sont à noter. La grève avait aussi des aspects politiques lorsque les syndiqués sont devenus actifs contre les travaux de fonctionnaires comme briseurs de grève. La revendication d’un droit de grève intégral, universel et légal gagne en importance.
La conduite intrépide de la grève du petit syndicat des cheminots GDL était particulièrement notable. Elle a bravé la campagne massive de dénigrement des médias et a eu de bons résultats : 350 euros de paiement unique, 5,1 pour cent d’augmentation de salaire en deux étapes, 400 nouvelles embauches, 2018 une réduction du temps de travail d’une heure à 38 heures par semaine. Du point de vue politique s’est révélé important que la « loi sur l’unité tarifaire » prévue par la ministre fédérale du Travail, Nahles, ne s’appliquera pas aux chemins de fer jusqu’à 2020. Le MLPD a soutenu les cheminots de façon conséquente et a clairement pris position contre le harcèlement face à ce syndicat. En même temps nous avons aussi discuté de manière critique avec les travailleurs : le MLPD défend le syndicat unique et que le mouvement ouvrier et syndical ne se divise pas en diverses fédérations malgré l’indignation compréhensible face à la politique de collaboration de classes de la direction syndicale de droite.
En même temps nous constatons que l’on procède de façon rigoureuse contre des travailleurs combatifs de classe. Dans la nouvelle usine Opel/Neovia à Bochum on a essayé par tous les moyens d’empêcher la représentation de travailleurs combatifs de classe autour d’Offensiv dans le nouveau comité d’entreprise. Mais en dépit de toutes les difficultés Offensiv est de nouveau représenté dans le nouvel comité d’entreprise grâce à une campagne électorale menée avec persuasion et inventive. Toutes nos félicitations !
Dans l’exploitation de la houille se prépare une nouvelle culmination. De quoi s’agit-il au juste?
Après la grande grève des mineurs en 1997, on avait promis aux mineurs : « Aucun mineur ne sera abandonné à son sort. » Le 24 juin de cette année on a négocié un nouveau « plan social d’ensemble » et supprimé tout simplement la clause « pas de licenciements économiques ». De cette manière RAG prépare des licenciements massifs dans l’industrie de la houille, au cas où le prix du charbon continue à baisser au marché mondial. Le mensonge de l’abandon du charbon socialement compatible a ainsi ouvertement échoué.
On verra si les mineurs toléreront le nouveau plan social d’ensemble. Depuis 15 ans, les mineurs se font lanterner par des mensonges et de fausses promesses, tandis qu’on leur enlève en même temps des sources importantes de revenues telles que les primes de descente au fond, de lavage, le remboursement des frais de déplacement et les livraisons gratuites de charbon. Déjà, il y a certaines initiatives autonomes importantes parmi les mineurs qui indiquent que le calme relatif dans les mines commence à se dissiper.
Le danger de guerre, en particulier en Ukraine, est-il conjuré maintenant ?
On tire toujours à balles en Ukraine de l’Est et on ne peut vraiment pas parler d’un armistice.
La Russie continue comme avant d’envoyer des soldats dispensés comme volontaires à Donetsk et Lougansk pour y entrer en action. De l’autre côté, l’OTAN renforce sa présence militaire en Europe de l’Est et entreprend sans arrêt des manœuvres militaires à l’eau, dans l’air et à terre. L’OTAN continue, tout en se parjurant, son élargissement vers l’est qui est le point de départ de l’aggravation.
Tous les impérialistes assurent en paroles qu’ils ne cherchent que la paix. Mais pourquoi alors possèdent-ils 15 800 ogives nucléaires à l’échelle mondiale ? En long et en large ils parlent de désarmement, tandis que les États-Unis et la Russie sont en train de « moderniser en détail » leurs arsenaux nucléaires.
Actuellement, un armement massif a lieu dans la région asiatique. Les États-Unis renforcent leurs bases militaires dans l’océan indien et le Pacifique et ont ainsi encerclé la Chine. Les cinq importateurs d’armes les plus grands l’Inde, l’Arabie Saoudite, la Chine, les Émirats arabes unis et le Pakistan se trouvent tous en Asie. La Chine continue à construire des bases militaires dans la mer de Chine et le golfe de Bengale, au Laos et en Birmanie.
Dans la structure instable de la domination impérialiste et l’aggravation des contradictions inter-impérialistes il y a tant de dynamite que les hommes autour du globe doivent être vigilants et lutter pour la paix du monde.
La vague de réfugiés à l’échelle mondiale a provoqué une grande solidarité, surtout parmi les femmes et les jeunes. Dans cette dimension, c’est quand même quelque chose de nouveau, non ?
En effet, nous voyons dans beaucoup de villes une solidarité avec les réfugiés jamais connue auparavant. Les gens sont indignés du bouclage meurtrier de l’UE qui a transformé la Méditerranée en fosse commune pour des dizaines de milliers de réfugiés morts par noyade. Il y a des discussions massives sur les raisons de la fuite et les perspectives.
Les protestations ont forcé quelques interventions de sauvetage internationales, coordonnées par l’UE. En même temps des milliards furent dépensés pour la gestion des frontières. Les coûts pour la « forteresse Europe » sont montés par seize au cours des dernières dix années.
La crise migratoire internationale est un problème dramatique pour l’humanité. Elle est une seule plainte contre le système impérialiste mondial ! Environ chaque cinquième homme sur terre vit en migration pour pouvoir survivre. De plus en plus de régions deviennent inhabitables en raison de dégâts écologiques, de guerres, de bandes de terroristes fascistes et de famine. Mais les dominants ne peuvent ni ne veulent changer les raisons de cette crise migratoire.
La protection contre des attaques fascistes et racistes fait partie de notre culture de bienvenue face aux réfugiés tout comme la lutte commune pour leurs besoins et leurs droits et libertés démocratiques. Cependant en fait également partie de développer en solidarité la lutte commune dans le pays respectif.
Un bon exemple en est le projet de la « maison de solidarité » à Truckenthal en Thuringe où doit être construit un lieu de rencontre, ensemble avec des organisations de migrants, de partis et de réfugiés venant de la Syrie et de l’Iraq. C’est significatif que, jusqu’à présent, cette offre soit refusée par les autorités pour des raisons anticommunistes quoi qu’on cherche désespérément des logements pour les réfugiés.
L’affaire NSA/BND ainsi que la décision de la conservation des données dévoilent un système généralisé de surveillance des masses. Où cela mène-t-il ?
Continuellement des détails de l’espionnage de la population par les services secrets impérialistes se font connaître. Si cela ne tenait qu’à la chancelière Merkel même la commission d’enquête du Bundestag, réunie de façon strictement secrète, ne devrait être informée des termes et des mots-clés à l’aide desquels sont espionnés l’Internet et les téléphones. Aussi le ministre de la Justice du SPD, Maas, a abandonné son ancien refus de la conservation des données sur pression du chef du SPD Gabriel et il a présenté un projet de la loi dont le cœur, en dépit de toute cosmétique, est la conservation presque totale et sans aucune raison des données de la télécommunication de tous les citoyens.
Ce système généralisé de surveillance des masses doit intimider les gens et les empêcher de lutter. Les dominants craignent en particulier que les masses se révolutionnent. La descente à l’échelle européenne contre le Parti communiste de Turquie/marxistes-léninistes (TKP/ML) en avril de cette année, initiée par la justice allemande, montre que la RFA joue un rôle précurseur dans la persécution des révolutionnaires.
À l'occasion du 70e anniversaire de la libération du fascisme hitlérien, les dirigeants aussi se sont servis d’une nouvelle rhétorique. Comment est-ce que tu juges cela ?
L'année 2015 était placée sous le signe de diverses journées commémoratives à l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale – en particulier du 8 mai comme « jour de la libération ». L'ICOR a également proclamé le 8 mai comme journée internationale de lutte contre le fascisme et la guerre. La destruction du fascisme hitlérien comme forme la plus barbare de l'ordre social capitaliste fut une victoire des forces antifascistes du monde avec, comme épine dorsale, l'Union soviétique, à l’époque socialiste. Avec 27 millions de morts, elle a payé le plus grand tribut en vies humaines à l’échelle mondiale. L'Armée rouge, dirigée par Staline, a causé la chute du fascisme d'Hitler. Dans tous les pays asservis par le fascisme, les communistes étaient également la force dirigeante dans la résistance antifasciste, ce que l'on a essayé d’ignorer après pendant des décennies.
Aujourd’hui, 89 pour cent de la population en Allemagne considèrent le 8 mai comme « jour de la libération » du fascisme hitlérien. L'antifascisme bourgeois doit également en tenir compte. Le président de la République fédérale, Gauck, et la chancelière Merkel ont dénoncé le fascisme dans leurs discours. Gauck a même honoré le rôle de l'Armée rouge. La condamnation de toute l'activité de l'Union Soviétique sous Staline est de plus en plus l’objet de critiques. Cependant, ils essayaient ainsi en même temps de dissimuler la nature du fascisme et la seule conclusion cohérente : le fascisme est la forme de pouvoir la plus brutale de l'impérialisme.
L'activité la plus importante du MLPD à propos de ces débats idéologiques était l'initiative de nos camarades de Solingen de réaliser, à l'occasion du 70e anniversaire, une campagne en faveur d’une rue respectivement d’une place du nom de « Willi-Dickhut ». Willi Dickhut était, dans les années avant et après 1945, la personnalité antifasciste et communiste dirigeante à Solingen et est devenu plus tard le pionnier et le maître à penser du MLPD. Prendre position pour Willi Dickhut signifie aussi prendre position pour une historiographie prolétarienne du mouvement ouvrier révolutionnaire allemand. Cela est aussi équivalent à une position contre l'anticommunisme de l'antifascisme bourgeois et contre l'anticommunisme moderne des révisionnistes.
Une unité d'action remarquablement large s’est formée qui partait aussi de l'alliance, non alignée sur un parti, pour les élections municipales « Solingen Aktiv ». Le 8 mai, lors d'un rassemblement public à ce propos, des représentants et partisans du MLPD, DKP, Linkspartei (Parti de gauche), SPD et de l'association de la jeunesse Rebell ont pris la parole. Pour la première fois dans l'histoire de Solingen, « l'hommage de Monsieur Willi Dickhut » se trouvait sur l'ordre du jour d'un organe communal et l’on y a discuté de cela. Les Verts et le Linkspartei ont soutenu la requête avec engagement. Les médias bourgeois en ont informé. Dans une prise de position, les Archives municipales ont rendu hommage à « l'importance de Willi Dickhut pour l'histoire de la ville de Solingen » surtout directement après la IIe Guerre mondiale en la qualifiant comme « vraiment prééminente » et ont continué à écrire : « Sa position et sa vie représentent l’une des différentes possibilités de développement du milieu communiste de Solingen, important autrefois. » Mesquinement, le DKP local a refusé – à quelques exceptions près – toute collaboration pour des raisons égoïstes de parti. Affaire pénible difficilement égalable !
Le dernier Congrès du parti a décidé un changement de Rote Fahne comme organe central du MLPD. Qu'est-ce qui en est devenu, au juste, de ce projet ?
Au cours des dernières années il est devenu de plus en plus évident qu’a changé la manière dont la conscience se forme, dont les ouvriers et les larges massent se font leur opinion. Dans les médias bourgeois avec leur méthode du positivisme, de petites bouchées rapides d’info de google et un essoufflement énorme, la grande complexité du développement social mondial devient un fatras à peine discernable de dissimulation et de développements catastrophiques – de guerres, de catastrophes environnementales, de misère et de faim.
Ici, les lecteurs de Rote Fahne attendent moins que jamais seulement quelques informations de plus. Ce qui est nécessaire, ce sont des analyses solides et profondes, c’est comment les choses sont liées. Qu'est-ce qui se trouve derrière cela ? Pourquoi cela est-il ainsi ? Y a-t-il des alternatives? Qu'est-ce que je peux et qu'est-ce que je dois faire ?
Nous avons décidé de publier, à côté de notre magazine en ligne d'actualité quotidienne rote-fahne-news, un bimensuel Rote-Fahne-Magazin à partir de la mi-septembre. Chaque numéro traitera un thème central dans une optique globale : en partant du contenu et du rapport historiques, politiques et idéologiques d'une question. Il laissera la parole aux gens concernés, aux militants et experts, fait des documentations sur des auto-organisations, développe un travail d'alliance, travaille avec des tableaux / des graphiques, et pénètre le thème par notre ligne idéologico-politique dans le système de Voie révolutionnaire.
L'art particulier consistera à développer plus de profondeur et, à la fois, à devenir plus compréhensible – d'attirer par les thèmes aussi bien des « vieux briscards » que de nouveaux lecteurs et lectrices.
Comme troisième aspect de notre futur système de Rote Fahne nous faisons des pas en direction d'une TV Rote Fahne. Nous constatons un intérêt croissant pour nos points de vue et nos représentants. Cependant, notamment la télévision continue à refuser strictement de rapporter quoi que ce soit sur le MLPD.
Nous voulons gagner tous les camarades, hommes et femmes, tous les amis, les travailleurs, les jeunes à y contribuer activement. Il nous faut des experts pour des rédactions spécialisées, des correspondants pour des textes, des photos et maintenant aussi pour des vidéos, des concepteurs, archivistes, acquéreurs de publicité et bien d'autres choses.
Lors de la 21e Conférence sur les changements climatiques à Paris en décembre, un nouvel accord sur le changement climatique doit être adopté. Pourra-t-on s’y attendre à un tournant en faveur de la protection du climat ?
Depuis la première Conférence sur le changement climatique en 1995 à Berlin, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté de 60 pour cent, les émissions de gaz à effet de serre, le méthane, de 34 pour cent et de gaz hilarant de 17 pour cent. La 21e Conférence sur le changement climatique à Paris ne changera rien quant au passage accéléré dans une catastrophe climatique et environnementale planétaire. L'accord sur le changement climatique, annoncé pompeusement, prévoit des « engagements volontaires » de quelques pays qui – selon la propagande écologico-impérialiste – doivent « limiter le réchauffement planétaire à deux degrés Celsius ». Le poker pour une « limitation » dans la lutte concurrentielle impérialiste est une stratégie du bord de l’abîme. Un réchauffement planétaire de deux degrés Celsius signifierait déjà une destruction irréparable des bases de vie naturelles de milliards de personnes, une montée du niveau de la mer de plusieurs mètres et le collapsus d'écosystèmes entiers. Cette prétendue limitation est scientifiquement absurde. Car le développement du climat comprend des rétroactions et des points de non-retour, et ne se développe pas isolément des autres facteurs du basculement vers la catastrophe environnementale globale.
La lutte concurrentielle impérialiste pour la domination du marché de l'énergie s'aggrave. En 2014, plus de 50 pour cent de la puissance des centrales nouvellement installées au plan mondial provenaient du secteur des ressources énergétiques dites renouvelables. Cependant, on y comprend également l'utilisation nuisible de la biomasse et l'incinération des déchets.
En Allemagne, les investissements dans l'expansion d'installations solaires décentralisées ont diminué de 34 pour cent en 2014. Les investissements dans l'énergie éolienne par contre ont doublé surtout par l'élargissement de grands parcs éoliens sous la régie de Siemens, Vattenfall etc. Simultanément, la fracturation hydraulique doit être largement autorisée par la loi en Allemagne. Cependant, cela se heurte à une large résistance. Ainsi, cette loi n’a pas pu être adoptée comme prévu au Bundestag le 3 juillet. Le projet du gouvernement Merkel de payer jusqu’à 10 millirads d’euros aux monopoles de l’énergie pour maintenir des centrales à charbon polluantes comme réserve latente est une provocation.
Les marxistes-léninistes participeront aux protestations de masse et aux activités à Paris pendant la Conférence sur le changement climatique et continueront à encourager le débat sur la stratégie. Le MLPD exige, fondé scientifiquement, une réduction de 90 pour cent des émissions de gaz à effet de serre jusqu'en 2030. Cela ne peut être réalisé que par un front de résistance international avec, comme noyau, le mouvement ouvrier, et en faisant partie de la lutte transformant la société.
Comment la politique environnementale du MLPD se développe-t-elle ?
Actuellement notre livre « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l'unité de l'homme et de la nature ? » a été commercialisé par une édition de presque 15 000 exemplaires. À côté de l'allemand, il est aussi disponible dans les trois langues universelles anglais, espagnol et français. Les traductions en turc, russe et farsi sont en cours. Il existe un grand intérêt et le besoin d'accorder à la question environnementale sa place appropriée au sein du mouvement révolutionnaire, et à surmonter certaines omissions du passé.
Cependant, la plus importante base pour le déploiement du débat international sur la stratégie, c'est que nous renforçons résolument dans notre construction de parti en Allemagne nos forces pour sauver l'environnement de l'économie de profit. Nous devons continuer d'y accorder une attention particulière. Entre-temps, nous avons fondé des cellules d'environnement dans toutes nos organisations à l'échelon du district. Cela représente une nouveauté dans le paysage des partis en Allemagne. Cela est lié à un processus intensif d'études et d'autotransformation pour que s'interpénètrent, dans tous les champs de notre travail quotidien, la solution de la question sociale et la solution de la question environnementale.
Nous mettons un point principal particulier dans notre travail de politique environnementale à lier la lutte contre la fracturation hydraulique et les déchets toxiques dans les mines à la lutte contre la fermeture envisagée de l'industrie charbonnière et contre la suppression des emplois des mineurs.
Que rapportent vos camarades femmes de la préparation de la Conférence mondiale des femmes ?
Aujourd’hui, le mouvement combatif des femmes du monde doit collaborer de manière coordonnée, durable et efficace, et se consolider au plan organisationnel ! Cette idée fondamentale devient déjà réalité, pas à pas, dans de la préparation de la Conférence mondiale des femmes prévue pour mars 2016.
Les journées de lutte, décidées à la 1ère Conférence mondiale des femmes en 2011 à Caracas, sont parfois déjà réalisées en commun au-delà des frontières, par exemple la série de meetings au sujet de la solidarité avec la lutte à Kobanê autour de la journée internationale contre la violence à l'égard des femmes le 25 novembre 2014. En janvier, la conférence d'Europe des femmes du monde à Athènes a contribué à ce que des groupes de femme de Grèce se soient alliés qui avaient travaillé de façon dispersée jusqu’à ce moment-là. À l'occasion du tremblement de terre brutal au Népal, des femmes européennes ont collectionné au cours de deux semaines plus de 20 000 euros qui servent maintenant à reconstruire une école ! Le « projet Joly » pour le financement d'organisatrices syndicales des ouvrières du textile au Bangladesh est devenu un élément reconnu du travail de femme syndical à ver.di, le deuxième plus grand syndicat en Allemagne. La conférence de femmes au niveau national de ver.di soutient expressément la 2e Conférence mondiale des femmes.
En raison des grandes destructions causées par le tremblement de terre, le problème n'est pas encore résolu jusqu'à présent si la 2e Conférence mondiale des femmes pourra avoir lieu au Népal comme prévu. Cela sera décidé en commun à la prochaine rencontre mondiale des coordinatrices au mois de septembre. Malgré cela, les travaux préparatoires progressent de façon ciblée. Les premières femmes-brigadistes se sont déjà inscrites. On fait déjà la publicité pour cela, des dons sont collectés, les tâches sont reparties, etc. Toutes ces tâches importantes ne dépendent pas de la date concrète de la 2e Conférence mondiale des femmes !
Le grand rassemblement national des femmes à Kassel le 14 novembre est un point culminant où sont élues les cinq déléguées allemandes pour le Népal et où sera votée, comme deuxième tour du songcontest, une contribution supplémentaire pour une « hymne des femmes de la planète ».
En alliance avec d'autres groupes et organisations, le MLPD participe à la réalisation fiable et loyale aux principes de toutes les tâches décidées et met à la disposition son savoir-faire, notamment de son travail au sein de l'ICOR.
Quel jugement est-ce que vous portez sur la 17e Rencontre internationale de la jeunesse à Pentecôte ?
La 17e Rencontre internationale de la jeunesse à Pentecôte à Gelsenkirchen était cette fois-ci liée le plus étroitement à la lutte de libération au Rojava. Quelques milliers de jeunes, d’enfants et d’adultes de toute l'Allemagne et beaucoup d'organisations et participants internationaux étaient touchés de l'ambiance solidaire, de l'enthousiasme révolutionnaire et de l'optimisme concernant l'avenir. Dans beaucoup de villes et groupements, le programme varié avait été très bien préparé, que ce fussent la manif pour l'avenir, le tournoi de football, les concerts, discussions et ateliers, les activités pour les enfants, les jeux sans frontières, et, et, et.
Plus de 1 000 participants avaient assisté au débat de la table ronde avec des représentants compétents de la lutte de libération kurde et du MLPD. Ensuite, 50 nouveaux brigadistes, femmes et hommes, se sont inscrits comme volontaires pour la construction du centre de santé à Kobanê.
Dans tout ce travail, notre organisation de jeunes Rebell se montre de plus en plus à la hauteur du rôle de marquer de son empreinte la révolte de la jeunesse. À la Rencontre internationale de la jeunesse à Pentecôte par exemple, elle fit preuve d'une capacité accrue à faire des alliances, de la compétence et d'une conscience rebelle par la table ronde de discussion au sujet de l'environnement avec des organisations et militants écologistes de différentes tendances.
Le MLPD a-t-il pu se consolider ces derniers temps ?
Pendant quelques peu d'années, le MLPD a développé son travail de façon universelle le long de nouvelles exigences dans la préparation de la révolution internationale. Nous avons multiplié la participation aux activités écologico-politiques et réalisons un travail internationaliste intensif dans toutes les localités. Cela a valu au MLPD une notoriété croissante, un grand rayonnement et un prestige plus élevé parmi plus de couches de la population. On réussit de mieux en mieux à rompre l'isolement relatif du MLPD. Ces derniers temps, nous réussissons mieux à gagner aussi de nouvelles forces à partir des nouvelles tâches. Les demandes d'adhésion à notre parti ont augmenté récemment. L'association des jeunes Rebell a pu fonder beaucoup de nouveaux groupes depuis son Congrès. Parmi eux on gagnera de nouveau plus de nouveaux membres pour le MLPD. Nous constatons un intérêt accru des jeunes pour Rebell.
Au total, nous ne pouvons cependant pas encore dire que nous avons surmonté durablement la stagnation dans le recrutement de membres. Une raison principale en sont les foudres de l'anticommunisme moderne déchainés en particulier contre le MLPD. Cela mène à encore pas mal d'incertitudes parmi les masses.
En même temps nous ne devons pas sous-estimer le problème à savoir comment maîtriser les nouvelles tâches sans nous surmener. Nous devons plus réfléchir à mieux concentrer les tâches et les forces. Certes, dans l'ensemble du travail, dans l'agitation et la propagande, le travail doit être tous azimut. Chaque unité individuelle, en particulier les unités d'organisation plus petites, doivent en même temps se concentrer plus fortement selon la devise « Plutôt moins mais mieux! ». Nous devons travailler de manière à consolider le parti et Rebell. Il s'agit donc de développer consciemment un système supérieur de la division du travail et de la centralisation du travail. Ainsi chaque camarade et chaque cellule auront plus de temps pour le travail en profondeur, parmi la jeunesse etc., et les cadres se développeront surtout encore mieux.
Lors des assemblées de délégués au niveau du Land et du district il y a eu des discussions critiques et autocritiques au sujet du travail quotidien dans les quartiers.
La tâche la plus importante des cellules de quartier, c'est de déployer un travail quotidien systématique pour conquérir de nouvelles zones d'influence révolutionnaires avant tout dans les zones résidentielles ouvrières.
Malgré un grand engagement en particulier dans le travail quotidien internationaliste et malgré des initiatives positives de beaucoup de groupes se sont perpétués, dans la plupart des cellules de quartier au cours des dernières années, des phénomènes de dispersion dans des activités politiques individuelles, en partie aussi le phénomène de s’investir dans le travail dans des auto-organisations et mouvements de masse. En conséquence, on n’a plus travaillé systématiquement à créer des zones d'influences marxistes-léninistes. Depuis le début de l'année, un débat critique et autocritique important a commencé et on lutte de façon renforcé pour un porte à porte régulier, pour vendre de la littérature et pour réaliser un travail tous azimut.
Les cellules de quartier occupent une fonction importante dans le système du travail quotidien de l'organisation au niveau du district. Elles sont une sorte de lien entre les différents aspects du travail quotidien. Si la systématique dans le travail de quartier est détruite, cela a des effets négatifs sur l’ensemble du travail quotidien systématique dans le district. Il est d'autant plus important dans la préparation du Congrès d'examiner le travail de quartier.
La résistance populaire active est également en rapport étroit avec cela. Sans aucun doute, nos cellules de quartier doivent y participer conformément aux forces. La résistance populaire active constitue une expression importante d'une conscience des masses qui dépasse le mécontentement général. Elle doit être encouragée systématiquement par les cellules de quartier. Cependant, cet encouragement ne doit pas mener à se perdre dans la résistance populaire active spontanée. L'interpénétration ciblée avec le système du travail quotidien des cellules de quartier doit justement être organisée.
Le MLPD mène une campagne critique et autocritique pour préparer le Xe Congrès. Comment est-ce que vous y progressez ?
Récemment a eu lieu le 6e plénum du CC. Il a adopté à l'unanimité le rapport (projet) du CC au Xe Congrès et s'est mis d'accord sur le bilan, l'évaluation et les perspectives du travail du Comité central du MLPD. Nous avons pris beaucoup de temps pour cela. Tout compte fait, avec le rapport, le parti entier décide de la ligne idéologico-politique et de sa ligne pour les années à venir – dans une période agitée. Une particularité de ce rapport consiste dans le fait qu'il a fait le bilan d'une période plus longue – à savoir depuis 2004. Par ses conclusions concernant la modification du système du mode de pensée petit-bourgeois au cours du gouvernement Merkel, le cycle de crise de la crise économique et financière mondiale ou l’émergence de pays néo-impérialistes, le plénum a abouti à de nouvelles connaissances idéologico-politiques importantes.
Le plénum s'est mis d’accord sur le fait que le CC a dirigé le parti bien et clairement pendant cette période compliquée. Surtout par le perfectionnement de la ligne avec Voie révolutionnaire 32 à 35 pour orienter le travail sur la révolution internationale et sur la lutte contre la menace de la catastrophe environnementale, le CC a fourni au parti et aux masses une orientation prévoyante.
Les explications sur l'élaboration, la discussion et l'adaptation du rapport (projet) furent une victoire importante dans la lutte contre le culte de la spontanéité qui se maintient depuis longtemps dans le travail de parti. Le culte de la spontanéité suit la pression fébrile des évènements du jour et est influencé par l'anticommunisme moderne. C’est par elle que le mode de pensée petit-bourgeois pénètre dans le travail de parti. Finalement, cette pénétration et cette avancée du mode de pensée petit-bourgeois sont la raison pour l'aggravation temporaire de problèmes dans différents secteurs du CC ou bien dans les unités de parti. L'élaboration du rapport (projet) était une méthode pour une solution durable de ces problèmes et a inclus chaque membre individuel du CC dans cette explication. Jamais avant il n'y a eu une élaboration tellement intense du rapport (projet) qui a acquis une haute qualité d'unification du mode de pensée du CC.
Le rapport (projet) donne un aperçu important à l'organisation quant au progrès de connaissance du CC. Mais il aide aussi les membres et les responsables du parti à assimiler correctement les problèmes sur le fond des développements économiques et politiques et à en tirer des conclusions positives. Il n'est donc pas exagéré de dire qu'avec la discussion du rapport (projet) du CC dès le début août la campagne de critique et d’autocritique se dirige vers un apogée. Il y a suffisamment de temps pour permettre à tous les membres une discussion à fond, pour élaborer des motions d'amélioration et des initiatives mais aussi pour faire des propositions à l'égard des organes centrales à pourvoir à l'avenir. Cela manifeste aussi la réalisation du centralisme démocratique du MLPD où maintenant le déploiement de l'initiative démocratique joue un rôle de premier plan.
Quelles tâches se trouvent devant nous dans la préparation du Xe Congrès de parti?
La discussion du rapport ne doit pas seulement accepter le rapport du Comité central, mais examinera aussi de façon critique et autocritique la totalité de l'activité du parti et la changera en vue de l'avenir. Un point principal particulier de la préparation du Congrès consiste en tout cas à reprendre conscience du système du travail quotidien et à réaliser consciemment son élargissement par Voie révolutionnaire 32 à 35.
Pour renforcer le parti il est nécessaire de réaliser universellement le travail marxiste-léniniste parmi la jeunesse comme tactique de masse de la construction de parti. De ce travail dépend en fin de compte le renforcement du MLPD et son avenir. C’est étroitement lié à un changement de générations, initialisé depuis longtemps, à tous les niveaux du parti qui doit être préparé et réalisé consciemment. Finalement, le succès du Xe Congrès dépend du fait qu'il réussit à faire progresser ce changement de générations avec succès. Avec celui-ci, le parti changera aussi, il se renouvellera et prendra peut-être aussi une nouvelle qualité dans l'une ou l'autre question. Nous sommes un parti révolutionnaire, dont le développement ne s'arrêtera jamais, et pour cette raison un tel auto-renouvellement et changement du parti est toujours signe de sa vivacité, de sa perspective et de sa maturité.
Merci bien de cette interview !