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Mars 2011: Extraits concernant les questions environnementales du livre de Stefan Engel, L’Aube de la révolution socialiste internationale

La stratégie et la tactique du capital financier international dans la lutte des classes contre le prolétariat international et ses alliés

atteint une proportion telle que l’équilibre
n’est plus assuré entre ces échanges, et les fondements de toute existence et production
humaines sont détruits. » (Le Néocolonialisme et les changements dans la lutte de libération
nationale, p. 108)
Quatre caractéristiques principales du basculement de la crise écologique en catastrophe
écologique globale se sont dégagées à l’époque :
· L’effet de serre suite au rejet massif de gaz à effet de serre,
· L’accroissement du trou d’ozone,
· La destruction accélérée des forêts pluviales équatoriales,
· Des catastrophes écologiques régionales telles que des inondations, des sécheresses,
la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les destructions dues aux guerres impérialistes
comme par exemple au Proche-Orient.
La transformation de la crise écologique d’un effet secondaire à un phénomène
inéluctable
Avec la nouvelle organisation de la production internationale depuis les années 1990, la crise
écologique est devenue un phénomène immanent du mode de production capitaliste.
C’est-à-dire que la production et la consommation capitalistes ne fonctionnent plus que sur
la base d’une destruction chronique porteuse de crises. Ainsi, le développement du
capitalisme est arrivé à un point où il est devenu incompatible avec la sauvegarde des
moyens naturels de subsistance de l’humanité. Cela a surtout deux raisons :
Premièrement, la suraccumulation de capital est devenu chronique avec la nouvelle
organisation de la production internationale : les possibilités de réaliser des placements
promettant le profit maximal sont restées en deçà de l’extension du capital. Pour cette raison,
l’exploitation sans bornes des ressources naturelles comme source de richesse à un niveau
de destruction systématique et universelle de l’unité vitale de l’homme et de la nature
est devenue pour la première fois une contrainte économique, sans laquelle le capital
financier international dominant sans partage ne pourrait plus réaliser des profits maximaux.
Deuxièmement, la transition vers une catastrophe écologique globale est arrivée à un point
où des dommages irréversibles se sont produits dans les cycles globaux des matières et
dans l’équilibre écologique global. Dans la destruction environnementale porteuse de
crises, des facteurs ont pris forme qui développent leur propre dynamique dévastatrice et, de
surcroît, accélèrent le basculement dans la catastrophe écologique globale.
Facteurs économiques qui aggravent la crise écologique
Afin de contrecarrer la tendance à la chute du taux de profit dans les conditions de la
suraccumulation chronique, les supermonopoles internationaux sont obligés de recourir à de
nouvelles méthodes qui, en particulier vu leur dimension et leur interaction, accélèrent à
l’extrême la destruction de l’environnement.
Premièrement : accroissement constant de la production de masse au lieu de
satisfaction planifiée des besoins des masses
De nouvelles occasions de placement pour les capitaux croissants se présentent uniquement
en créant des besoins artificiels et des modes, par exemple avec des instruments de
communication et des offres de distraction toujours plus nouveaux. Ce faisant, c’est de plus en
plus de la camelote dont on n’a pas besoin qu’on lance sur le marché, alors que d’un autre
côté, une partie croissante de l’humanité manque du plus urgent. En même temps, la durée de
vie des produits est délibérément limitée, par exemple celle des téléphones mobiles, des
ordinateurs, d’autres appareils électriques, des vêtements ou des voitures particulières, afin
d’augmenter artificiellement le besoin d’acheter. La lutte pour la domination du marché
mondial contraint les capitalistes à raccourcir la durée de rotation des capitaux et à élargir
constamment la production. De plus, la production de masse est stimulée par le capital
spéculatif, sans tenir aucun compte de l’amenuisement des possibilités d’écouler tous les
produits. Cette « production destinée à la poubelle » gaspille, dans une mesure croissante, la
main-d’oeuvre humaine et les ressources naturelles. Toutefois, avec le renouvellement des
moyens de production sur une base technique ultramoderne et l’internationalisation de la
production, toutes les conditions matérielles préalables ont en même temps mûri pour produire
de façon à protéger la nature et à satisfaire systématiquement tous les besoins des masses.
Deuxièmement : contrôle des marchés nationaux par le capital financier international
qui les inonde de marchandises
Pour pouvoir écouler le flot constamment croissant de leur production de masse, les
monopoles internationaux se sont soumis entièrement le marché mondial. L’organisation
mondiale du commerce (OMC) fait entendre le cri de guerre « libéralisation des marchés » au
niveau mondial et – pour le bien du capital financier international – supprime tous les
règlements nationaux avec lesquels en premier lieu les pays néocoloniaux dépendants et
opprimés cherchent à protéger leurs marchés locaux. La protection de l’environnement est
rigoureusement soumise aux pratiques internationales et aux intérêts de profit maximal des
monopoles internationaux. L’accès ouvert à tous les marchés nationaux du monde est une
condition politique essentielle pour réaliser la production marchande débordante et
l’exploitation effrénée de l’air, de l’eau et du sol frais. À présent, les dernières contrées vierges
de la Terre sont inondées de marchandises et des montagnes de détritus qu’elles génèrent.
Troisièmement : exploitation effrénée des ressources limitées en matières premières au
lieu d’une économie de recyclage
Le contrôle exclusif des marchés nationaux et internationaux par le capital financier dominant
sans partage fait de la plupart des pays des libres-services pour des matières premières et de
la main-d’oeuvre. Le capital financier international considère que le pillage sans bornes des
réserves de matières premières est simplement une source « naturelle » de l'augmentation du
profit maximal. Entre 1999 et 2008, les groupes pétroliers internationaux ont fait grimper la
production de pétrole de 3,5 à près de quatre milliards de tonnes par an. Entre 2000 et 2008,
les trois plus grands monopoles de l'industrie minière ont plus que triplé leur chiffre d'affaires,
de 43 milliards à 151 milliards de dollars US. La lutte concurrentielle des impérialistes épuise
les réserves de matières premières de plus en plus vite. Quant au pétrole brut, la découverte
de nouveaux gisements a cessé, depuis un certain temps, de suivre le rythme de la
progression de la production à tel point que le sommet historique du volume d’extraction (Peak
Oil) sera atteint tôt ou tard. Compte tenu de ce fait, l'exploitation du pétrole et du gaz naturel
s’étend de plus en plus à des zones difficilement accessibles, comme c’est le cas avec
l'exploitation des grands fonds marins. Les supermonopoles internationaux ne s'arrêtent
même pas devant l'Arctique : 30 pour cent des réserves de gaz naturel et 13 pour cent des
réserves pétrolières sont supposées s’y trouver.
Le capital financier international ne reculera pas devant l’extraction de toutes les matières
premières des profondeurs de la Terre pour les dilapider ensuite. Il pratique une « culture du
gaspillage » débordante et se défend bec et ongles contre l'introduction d'une économie de
recyclage de grande envergure visant à réutiliser les matières premières. Les technologies
sont disponibles, elles ménageraient les ressources et seraient extrêmement rentables en
termes d'économie nationale. Mais elles ne sont pas mises en oeuvre.
Quatrièmement : production d'énergie promettant le profit maximal au lieu d’énergies
renouvelables
Comme la production de masse s’intensifie et la productivité du travail s’accroît très
rapidement, la quantité d'énergie qu'il faut utiliser augmente brusquement. Étant donné que
les monopoles qui consomment de l'énergie ont intérêt à réduire leurs coûts, mais que les
vendeurs, les monopoles pétroliers, miniers et énergétiques internationaux cherchent à
accroître sans scrupules leurs bénéfices et augmentent pour cela les prix de l’énergie, la
technologie des énergies renouvelables ne peut pas s'imposer spontanément. Le passage des
moteurs à essence et diesel aux moteurs électriques et à piles à combustible exigerait des
investissements se chiffrant par milliards, par exemple pour installer un nouveau réseau de
stations-service. La même aspiration à faire rapidement des bénéfices sans grands
investissements se cache derrière le refus des monopoles de mettre un terme au gaspillage
des ressources et à la pollution par l'incinération des déchets, de fermer des centrales à
charbon et de renoncer à l'énergie nucléaire non maîtrisable. En 2010, plus de 145 centrales
nucléaires ont été planifiées dans le monde entier. Chaque année, elles produiront des milliers
de tonnes de plus de déchets radioactifs, dont la radioactivité persistera durant des millions
d'années et mettra en danger durablement la flore, la faune et l'humanité.
En juin 2008, le groupe Siemens publia une brochure intitulée trompeusement « Efficacité
énergétique et protection de l’environnement1 ». Les auteurs comptent sur un doublement de
la consommation mondiale d'électricité entre 2005 et 2030 : de 18 000 à 35 000 milliards de
kilowattheures. La progression de la production électrique à partir des énergies renouvelables
d'environ 360 milliards à 3150 milliards de kilowattheures n’est qu’un alibi vert dans ce
contexte. En effet, dans la même période, la production électrique à partir des énergies
fossiles est censée augmenter presque sans modération : de 12 060 à 21 700 milliards de
kilowattheures. La réduction indispensable ou l'arrêt de la combustion fossile n'est pas
envisagé par le capital financier international et les gouvernements impérialistes et ne sera
pas réalisé volontairement par eux.
Cinquièmement : destruction de l'environnement par la logistique internationale et le
trafic mondial
La chasse aux matières premières et aux avant-produits les moins chers a donné naissance à
un système de trafic mondial et de logistique internationale qui n'est pas orienté sur un
traitement ménageant les hommes et la nature, mais sur l’impératif du « juste à temps » pour
le profit maximal. Les supermonopoles internationaux saluent même cyniquement la fonte des
glaces polaires. Ainsi Max Johns, de l'association allemande des armateurs, a
expliqué : « Sans banquise, les matières premières peuvent être transportées pour la
première fois de manière rentable ». (Spiegel online, 17 septembre 2009 – archivé sur
www.webcitation.org/5wFPeL95d)
Entre-temps, d'innombrables matières premières, produits semi-ouvrés et alimentaires sont
produits dans tous les pays du monde. Le caractère progressiste de cette division du travail
internationale est perverti, parce que la lutte concurrentielle pour la production la plus
profitable a comme résultat que les cargos et les pétroliers, les avions, les trains et les
camions parcourent chaque jour des millions de kilomètres, ce qui est économiquement
absurde et nuisible pour l'environnement. Les monopoles agroalimentaires européens, par
exemple, ne font abattre les porcs, les boeufs et la volaille que là ou ils peuvent réduire les
coûts et réaliser le profit maximal. Pour cette raison en 2010, 26 millions d'animaux de
boucherie se sont retrouvés sur les routes européennes chaque jour ouvrable, dont 75 pour
cent dans des transports de longue distance. Ce sont surtout les camions requis à cet effet qui
ont contribué aux paralysies du trafic régulières sur les autoroutes et les routes nationales.
Sixièmement : soumission de l'agriculture aux intérêts du capital financier international
dominant sans partage
À la recherche de possibilités de placement procurant le profit maximal, les monopoles
agraires, chimiques et alimentaires internationaux ont industrialisé l'agriculture au niveau
mondial et l’ont soumise à leurs intérêts financiers. Ils contrôlent de grandes parties des terres
cultivables et des semences ainsi que les banques génétiques. L'intensification excessive de
la production agricole est accompagnée de l'emploi de quantités gigantesques d'engrais
chimiques, d’insecticides et de pesticides hautement toxiques, ainsi que d'autres substances
présentant un danger pour la santé dans la production animale. De plus en plus de surfaces
agraires sont détruites, de plus en plus d’aliments sont produits artificiellement ou pollués par
des substances toxiques. Alors que la faim se propage dans le monde entier, une partie
toujours plus grande des surfaces cultivables est utilisée abusivement pour cultiver des
combustibles d’origine végétale sous prétexte de produire de la « bioénergie ». La production
de viande est devenue une affaire gigantesque. Dans beaucoup de pays, elle accapare de
1 Energieeffizienz und Umweltschutz (Efficience énergétique et protection de l’environnement)
grandes quantités de produits végétaux qui ne peuvent donc plus servir de denrées
alimentaires pour les hommes. De surcroît, l’élevage massif de bétail avec son émission de
méthane contribue largement au renforcement de l'effet de serre.
Septièmement : la destruction de l'habitat naturel restreint dangereusement la
production et la reproduction de la vie humaine
Dans toutes les grandes villes augmentent les problèmes d’eau et de déchets, de trafic et de
smog et d’une infrastructure urbaine catastrophique ou à peine existante. En 2009, la moitié
de la population mondiale vivait dans des villes, et déjà huit pour cent dans des mégapoles de
plus de cinq millions d'habitants. La misère sociale et psychique que provoque la vie sans
travail, sans assurance sociale, dans des quartiers avec un taux de criminalité élevé ou dans
des bidonvilles, a un effet particulièrement pénible.
La destruction de l'environnement frappe les hommes au-delà de toutes les régions et de tous
les pays. Les lésions dues aux rayons électromagnétiques (« smog électrique ») et le
rayonnement ionisant provenant des substances radioactives, ont des causes physiques. Les
intoxications et beaucoup d’allergies qui progressent de façon inquiétante ont des causes
chimiques. On estime que la production capitaliste introduit plus de 150 000 substances
artificielles toxiques dans la biosphère, dont certaines en grandes quantités. Elles proviennent
des matières plastiques et de l'incinération des déchets. Beaucoup de ces poisons ont des
effets nuisibles sur les processus biologiques sans pour autant s'épuiser dans ce processus;
ils s'accumulent dans la biosphère.
En raison de la déforestation et du défrichement par le feu, la forêt pluviale équatoriale, qui est
de la plus grande importance pour le cycle du CO2 et le climat mondial, avait perdu en 1985 la
moitié de la surface qui existait encore en 1950.
La surpêche des océans a pris des dimensions dramatiques. Beaucoup d'espèces
d’organismes marins sont menacées de disparition ou ont déjà disparu. La pollution des mers
par les déchets ne cesse d’augmenter. De gigantesques tourbillons de déchets se sont formés
dans l'Atlantique et le Pacifique ; des déchets en plastique y dérivent sur une surface plusieurs
fois plus grande que celle de l'Allemagne. Quand ils se décomposent en morceaux de plus en
plus petits (« micro-plastique »), ils empoisonnent les poissons et d’autres créatures de la mer.
Les accidents de pétroliers et d'autres catastrophes contaminent de plus en plus les mers,
comme en 2010 avec la plate-forme pétrolière « Deepwater Horizon » de forage dans les
grands fonds, quand le groupe BP a pollué le golfe du Mexique avec environ 780 millions de
litres de pétrole brut. Mais trois fois plus de pétrole est déversé chaque année dans les océans
rien que par la circulation normale des pétroliers et de l'autre navigation.
En partie, ces méthodes ne sont pas nouvelles. Ce qui est nouveau, c’est qu'elles sont
employées à l'extrême et universellement sur la base du diktat du capital financier
international. Ce qui est également nouveau, c’est qu‘aujourd'hui, ces méthodes sont
devenues les conditions fondamentales de la domination du capital financier international
sur le marché mondial, et d’une production qui génère le profit maximal, et donc une
contrainte économique pour le mode de production capitaliste internationalisé. Dans leur
interaction et leur dimension, elles représentent une nouvelle qualité de l'exploitation des
ressources naturelles qui, à ce stade, dissout la dialectique fondamentale de l'homme et de
la nature.
Changements irréversibles et interactions destructives dans la nature
Dans le cas du réchauffement de la Terre, en particulier, s'est développée une propre
dynamique qui renforce considérablement les atteintes destructives de l'homme à la nature et
accélère le passage à une catastrophe écologique globale.
· À la fin des années 1970, les glaces polaires arctiques occupaient en hiver une
superficie d'environ 15 millions et en été de 7,5 à 8 millions de mètres carrés. Depuis,
la surface gelée s’est réduite de manière telle qu’elle atteignait tout juste 4,6 millions de
mètres carrés en été 2010. En 2007, pour la première fois, le passage nord-ouest au
nord du Canada était dépourvu de glace. De 1980 à 2008, la masse des glaces
restantes a reculé de 53 pour cent environ. Cette fonte dramatique des masses gelées
de l'Arctique a un effet sur le climat du monde entier à travers l’« effet albédo ». L'eau
et la glace réfléchissent les rayons de soleil très différemment : les surfaces gelées
renvoient jusqu'à 90 pour cent du rayonnement solaire vers l’espace, alors que les
surfaces de l'eau absorbent ce rayonnement à 90 pour cent sous forme de chaleur.
Cela a des effets globaux sur les courants marins et aériens et entraîne une
accélération, qui s’intensifie elle-même, du réchauffement de la Terre, d'abord dans
cette région, puis sur toute la Terre en raison de l'effet de serre.
· Depuis les années 1960, les températures ont déjà augmenté, p. ex. en Sibérie de trois
degrés Celsius ; les pergélisols fondent. Au Canada, la frontière du pergélisol s’est déjà
déplacée de 130 kilomètres en direction du pôle. Des quantités énormes de carbone
et de méthane commencent à s'échapper des pergélisols qui, jusqu’ici, occupaient de
grandes surfaces de la Sibérie, de l'Alaska et du Canada ; cela amplifie l'effet de serre.
· Un autre effet du réchauffement de la région du pôle Nord se manifeste dans la fonte
accélérée des glaces continentales du Groenland. Le taux de fonte a augmenté des
facteurs deux à quatre pendant la première décennie du 21e siècle. Actuellement, la
fonte des glaciers est, à côté de la dilatation des eaux plus chaudes, la cause
principale de la hausse du niveau de la mer. Déjà au 20e siècle, le niveau de la mer est
monté de 17 centimètres en moyenne dans le monde – avec une tendance à
l'accélération. Si à elles seules, les glaces du Groenland fondaient totalement, il y
aurait une hausse du niveau de la mer de sept à huit mètres. Des pays entiers
seraient inondés et inhabitables.
· La masse du plancton végétal, la base de la chaîne alimentaire dans la mer, a diminué
de 40 pour cent depuis 1950 suite à la hausse de la température des mers. Le plancton
végétal représente 50 pour cent de la totalité de la biomasse de la Terre et est
responsable de plus de 50 pour cent de la photosynthèse2. La réduction à près de
moitié de la masse du plancton végétal représente une évolution catastrophique
pour la chaîne alimentaire des océans et la production d'oxygène.
· La concentration croissante du dioxyde de carbone dans l'atmosphère est également
responsable de l'acidification des océans, qui a des conséquences de grande
envergure sur toute la chaîne alimentaire dans la mer. Par interaction avec des déchets
toxiques, qui sont déversés dans la mer illégalement ou suite à des accidents, l'eau de
mer acide nuit aux plantes, aux micro-organismes, aux coquillages, aux poissons, aux
oiseaux. La plupart du temps, cela ne provoque pas une mort immédiate, mais des
mutations génétiques se produisent plus souvent, la faculté de se reproduire est
perturbée, des lésions chroniques des systèmes nerveux et hormonaux se propagent.
Le dysfonctionnement progressant du cycle biologique et des biocénoses des mers
accélère le basculement de la crise écologique en catastrophe écologique globale.
· La forêt pluviale de l'Amazone peut de moins en moins assurer sa fonction
régulatrice pour le climat mondial. Les phases de sécheresse extrême se multiplient :
en 2005 et 2006, deux périodes arides centennales se sont directement succédées ; le
niveau du fleuve a baissé jusqu’à treize mètres ; des régions autrefois boisées ou des
surfaces cultivées se sont transformées en steppes.
· On peut observer des fluctuations météorologiques extrêmes alors que la catastrophe
climatique s’annonce : une multiplication des inondations – au Pakistan en 2010, en
Californie en 2010, en Australie en 2011 -, des périodes arides – en Russie en 2010 -,
du froid extrême – en Amérique du Sud en 2010, en Europe en 2010. De telles
bouleversements climatiques ne causent pas seulement de plus en plus de dommages
économiques, mais entraînent directement la mort de centaines de milliers d'hommes,
et des millions deviennent des réfugiés.
· La disparition des espèces, causée par l'homme, a pris une allure menaçante.
Chaque année disparaissent 27 000 espèces. Un rapport publié au printemps 2010 sur
ordre de la commission consacrée à la biodiversité de l'ONU, a montré que de 1970 à
2006, presque un tiers de toutes les populations enregistrées des espèces de
vertébrés a disparu. La tendance à une prochaine disparition drastique se manifeste en
particulier parmi les espèces qui vivent dans les tropiques et dans les eaux douces.
2
· Les « substances endocriniennes » représentent un problème encore peu recherché et
encore moins pris en considération : ce sont des produits chimiques libérés dans
l'environnement qui agissent comme des hormones. Ils modifient des systèmes de
régulation dans des organismes, comme p. ex. l'action des hormones sexuelles, et
peuvent entre autres mener à la diminution de la faculté à se reproduire. Des denrées
alimentaires modifiés ou produites artificiellement, ou des plantes et des animaux
manipulés génétiquement sont également de plus en plus répandus – avec des
conséquences à peine prévisibles. À l'échelle mondiale se renforce la tendance à la
déformation des protéines. Des épidémies anciennes et nouvelles se propagent audelà
des frontières. Les tumeurs, les allergies, les maladies démentielles progressent
fortement ; des « syndromes » nouveaux qui nuisent au système nerveux et à la santé
psychique des hommes se multiplient. Tout cela est l'expression du commencement
d'une atteinte directe à la production et la reproduction de la vie humaine en général.
Il ne faut pas du tout rejeter le fait que des scientifiques à prendre au sérieux voient le danger
que la capacité à l'autorégulation de la biosphère et à la préservation d'un équilibre relatif des
organismes supérieurs risque de s'effondrer. Le monde se trouve en transition vers la phase
d'un déploiement incontrôlable, éruptif des contradictions entre les hommes et la nature, ce
qui met directement en danger les moyens de subsistance de l'humanité.
L’approche d’une catastrophe climatique
Au mépris du Protocole de Kyoto3, malgré le développement des énergies renouvelables, la
part de celles-ci dans l’approvisionnement du monde en énergie primaire diminue. La
consommation d’énergies renouvelables s’accroît plus lentement que la progression de la
consommation d’énergie totale. Dans aucun autre domaine, la politique environnementale
impérialiste n’a échoué aussi manifestement que lors du sauvetage du climat mondial.
Entre 1900 et 2007, les émissions mondiales de CO2 ont progressé de près de 2 milliards de
tonnes à nettement plus de 30 milliards. En novembre 2008, le Secrétariat de l’ONU sur les
changements climatiques a dû constater que les émissions de gaz à effet de serre dans 40
pays industrialisés s’étaient accrues de 2,3 pour cent entre 2000 et 2006 – malgré toutes les
incantations lors des conférences climatiques. De 1990 à 2008, rien que les émissions de CO2
ont augmenté de 40 pour cent au niveau mondial.
L’avance du réchauffement de la terre ne peut plus être niée. Depuis qu’on a commencé à
enregistrer les températures, en 1850, 12 des 13 années les plus chaudes se situent dans la
période de 1995 à 2007. Certes, depuis 2008 les émissions fossiles directes ont baissé d’un
pourcentage de quelques points à cause de la crise mondiale économique et financière, mais
cela ne change rien à l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère, et surtout à la
montée de la température moyenne mondiale.
Des scénarios scientifiques4 supposent que la température moyenne sur la surface de la
planète, s’élevant aujourd’hui à plus de 14 °C, pourrait monter de 1,1 à 6,4 °C d’ici 2100. La
terre arable et les forêts de la planète se dessécheraient sur une grande échelle – si
l’humanité ne met pas fin radicalement à cette évolution.
3 Protocole annexé à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques adopté le 11
décembre 1997 à Kyoto (Japon), visant la réalisation de celle-ci dans le but de la protection du climat.
4 Quatrième rapport IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) [GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat)]
1.1.1. Une offensive de l’écologisme impérialiste
Coïncidant avec le début de la nouvelle organisation de la production internationale, le capital
financier international a déclenché une offensive de l’écologisme impérialiste. Cette offensive
visait à désintégrer le mouvement environnemental international à caractère plutôt petitbourgeois,
né dans les années 1970 et 1980 ou, du moins, à rallier ce mouvement à la
« politique environnementale » impérialiste.
En 1990, le politicien américain Al Gore présenta un livre intitulé « Earth in the Balance :
Ecology and the Human Spirit »5, où il a mis en garde contre une catastrophe
environnementale globale et fait de la publicité pour une « économie de marché écosociale ».
En 1995, le journaliste et théologien Franz Alt, l’ancien ministre de l’Environnement de la
Sarre, Jo Leinen (SPD6), et le politicien des Verts et futur ministre des Affaires étrangères,
Joschka Fischer, ont repris cette duperie et publié l’appel « Ökologischer Marshallplan » [Plan
Marshall écologique]. Là, ils exposaient largement et avec insistance les dévastations de la
crise environnementale globale pour déclarer ensuite:
« La destruction de l’environnement, surtout de celui de nos enfants et petits-enfants, ne peut
plus être empêchée que par l’action énergique commune de tous les gens, organisations,
entreprises et gouvernements qui s’engagent pour l’environnement … Le sauvetage des
moyens de subsistance naturels bénéficie à tous. … Une gestion écologique avec une
consommation réduite en énergie et ressources n’est pas seulement bonne pour
l’environnement, mais aussi pour l’économie. » (www.ramsch.org/martin/uni/fmi-hp/oemp.html
– archivé dans www.webcitation.org/5wFIMDrgv)
Cet appel était à la base du slogan « Compatibilité de l’économie et de l’écologie » dans le
capitalisme, que tous les partis monopolistes ont fait leur entre-temps. Pour l’essentiel, cela ne
signifie rien d’autre que : des mesures de protection de l’environnement ne peuvent être prises
que si elles sont compatibles avec les intérêts de profit des monopoles. Par cela, les
principaux responsables de la crise environnementale devenaient des sauveteurs, et sous un
camouflage écologique, on leur permettait d’engranger leurs bénéfices comme auparavant.
L’impérialisme écologique vise à laisser apparaître superflue la résistance active du
mouvement écologiste puisque, dorénavant, les responsables aux niveaux économique et
politique s’occuperaient de la cause.
Depuis longtemps la technologie environnementale est devenue un nouveau domaine pour le
placement de capitaux et la maximalisation du profit. Sous le diktat de la conquête du marché
mondial, même des technologies progressistes comme la production de biogaz ou les
installations d’éoliennes peuvent, par leur utilisation incorrecte ou excessive, se transformer en
leur contraire et entraîner de nouvelles destructions environnementales. Sous la bannière de
la « protection du climat », on planifie le stockage souterrain énergivore de CO2 provenant des
centrales électriques au charbon, ce qui occasionnerait des dégâts écologiques dévastateurs
ainsi que des risques pour l’homme.
Le commerce mondial de « droits de pollution » est l’exemple le plus frappant de la manière
dont les principaux responsables de la catastrophe climatique globale menaçante
pervertissent la protection de l’environnement. Dans le livre « Ist die Erde noch zu retten ? »
[La Terre peut-elle encore être sauvée ?], il est dit à ce sujet :
« La méthode décisive, imposée dans les conférences mondiales sur le climat entre 1992 et
1997 était le " commerce de droits de pollution " … Naturellement, la logique de la
privatisation de l’air est mise en pratique en fonction des rapports de pouvoir économiques et
politiques actuels : les pollueurs à grande échelle reçoivent plus de droits que les petits
pollueurs. Celui qui n’a rien émis jusqu’à ce jour, ne reçoit pas de droits du tout. Les pays en
5 Édité en Allemagne sous le titre « Wege zum Gleichgewicht–Ein Marshallplan für die Erde » [Voies vers l'équilibre
– un Plan Marshall pour la terre], en France sous le titre « Sauver la planète Terre : l'Écologie et l'Esprit
Humain » et « Urgence planète Terre, l’esprit humain face à la crise écologique » dans l'édition de 2007
6 Sozialdemokratische Partei Deutschlands [Parti social-démocrate d’Allemagne]
voie de développement qui n’ont que peu d’émissions à effet de serre n’ont, en conséquence,
que peu de droits de pollution, contrairement aux pays impérialistes. Ainsi ils ont d’emblée
seulement une part marginale aux affaires profitables. Par conséquent, le processus de Kyoto
renforce l’inégalité économique entre les pays sous dépendance néocoloniale et les pays
impérialistes et, de surcroît, il constitue lui-même un instrument de l’oppression et de
l’exploitation néocoloniales. » (p. 80 et 84)
Des « programmes pour la protection du climat » des dominants ne sont pas seulement de la
tromperie, mais aussi des armes dans la lutte contre les rivaux impérialistes et des
instruments pour approfondir l’exploitation et l’oppression néocoloniales. La technologie
environnementale se développe en « vedette de la compétitivité », surtout pour les groupes
allemands. La « modernisation écologique » ne porte pas seulement sur les énergies
renouvelables et la biotechnologie, mais aussi sur des méthodes de production et des produits
« révolutionnés en efficience ». Utiliser un minimum de matériau, d’énergie et de maind’oeuvre
doit ménager l’environnement, mais cela promet surtout des profits maximisés, ce qui
est en fin de compte décisif pour le capital financier international.
Cependant, « efficience environnementale » ne signifie que des économies quantitatives.
Dans le meilleur des cas, elles réduisent des impacts individuels, mais ne résolvent pas le
problème d’un changement nécessaire du mode de production social apte à rétablir l’unité
entre l’homme et la nature.
La menace d’une catastrophe écologique globale comme nouvelle contradiction
principale au sein du système impérialiste mondial
Lors de la transition vers la catastrophe écologique globale, la crise de l’environnement
devient identique à la crise générale du capitalisme, parce qu’elle est devenue un
phénomène immanent depuis la nouvelle organisation de la production internationale
capitaliste. La crise de l’environnement touche tous les êtres humains – bien que de manière
différente et à des degrés différents selon leur situation de classe. Elle menace même le mode
de production capitaliste en tant que tel en retirant progressivement les bases naturelles à la
production effrénée de masse et de plus-value.
La menace de l’humanité par une catastrophe écologique globale a fait surgir une nouvelle
contradiction principale dans le système impérialiste mondial : la contradiction entre le mode
de production capitaliste et les moyens de subsistance naturels de l’humanité.
Malgré les dégâts irréversibles déjà occasionnés, l’arrivée à maturité de la catastrophe
écologique globale n’est pas le destin inéluctable de l’humanité. La base de cette catastrophe
est le stade actuel de l’impérialisme, et cette base ne restera immuable que si le système
impérialiste mondial et sa domination sur l’homme et la nature peut se maintenir. Le capital
financier international dominant sans partage cherche de toutes ses forces à perpétuer la
soumission de la production sociale à ses intérêts étriqués. Mais cela est la voie la plus sûre
vers la barbarie capitaliste.
Dans le mode de production social du socialisme, la rentabilité des moyens d’investissement
mobilisés n’est qu’un critère, d’autres n’ont pas moins d’importance : de quels produits, dans
quelle quantité, dans quelle qualité, la société a-t-elle vraiment besoin ? Comment peut-on
produire ces biens tout en ménageant l’environnement et les ressources ? Dans quelle
mesure le travail physique éprouvant peut-il être réduit ? Les procédés de production sont-ils
compatibles avec la santé ? Comment peut-on influencer la croissance démographique et
assurer la nourriture avec des aliments sains ? Comment peut-on éviter les frais de transports
superflus et développer un système de circulation ménageant les hommes et la nature ?
Comment l’environnement naturel, déjà fortement déformé, peut-il se remettre ? Etc.
Une économie de recyclage intégrale et généralisée, avec l’unité dialectique de la production
et du recyclage pour fermer largement les cycles des matières, requiert un nouveau type
d’industrialisation avec un nouveau degré d’intégration des différents processus de production
et de récupération. Cela exige un mode de pensée systémique qui n’admet aucune
concurrence, aucune quête de l’effet et aucun savoir ni aucune action fragmentaires. Cela est
identique à l’instauration du socialisme à l’échelle mondiale, où la plus-value et l’accumulation
de capitaux ne sont plus au centre, mais bien la satisfaction des besoins de l’humanité en
unité avec la nature.
Revolutionärer Weg, No 32
Stratégie et tactique prolétariennes et caractère international de la
révolution socialiste
(…)
I.5 Succès impérissables dans la construction du socialisme
(…)
Protection de l’environnement dans le socialisme
Dans son livre « Le Capital » Marx développait aussi la ligne de base dialectique des communistes
sur le rapport de l’homme et de la nature :
« Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne
sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que des possesseurs, elles n’en ont que la
jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres
familias.7 » (Marx, « Le Capital », livre III, éditions sociales, Paris 1977, p. 705)
À cause des conditions historiques, les pays socialistes ne pouvaient pas comprendre et réaliser
cette ligne directrice tout de suite et universellement. L’Union soviétique socialiste devait
faire d’énormes efforts pour imposer la grande production socialiste ou pour se préparer à l’attaque
du fascisme hitlérien et créer la base industrielle de la lutte pour la survie. C’étaient des
projets à grande échelle, gigantesques, qui devaient surtout avoir en vue la défense du socialisme.
L’énorme pression du camp impérialiste sur l’Union soviétique socialiste a poussé en
partie sa politique économique à mettre en oeuvre de grands projets et des mesures qui ont eu
un effet dévastateur sur l’unité entre l’homme et la nature. La Chine socialiste a tiré les leçons
de cette évolution. Du vivant de Mao Zedong, elle a réalisé dans beaucoup de domaines une
protection de l’environnement exemplaire pour le niveau des connaissances scientifiques de
l’époque. À la première Conférence des Nations unies sur l’environnement du 5 au 16 juin
1972 à Stockholm, le directeur de la délégation chinoise, Tang Ke, a informé :
« Maintenant, notre gouvernement commence à travailler méthodiquement sur la manière
d’éviter et d’éliminer la pollution industrielle de l’environnement par des gaz d’échappement,
des eaux usées et des déchets, en concordance avec les principes de la planification universelle,
de la distribution rationnelle, de l’utilisation à buts multiples, de la transformation de choses
nocives en choses utiles, de compter sur les masses, de la participation de tous à la protection
de l’environnement et pour le bien du peuple. Depuis de nombreuses années, nous avons
lancé des mouvements de masse patriotiques pour l’hygiène et des mouvements pour le
reboisement, intensifié l’amélioration du sol, évité l‘érosion du sol, transformé énergiquement
les vieilles villes, reconstruit conformément au plan de nouvelles régions industrielles et minières,
etc., pour ainsi préserver et améliorer l’environnement humain. Les faits ont démontré
que le développement des industries sert au bien du peuple et que les problèmes qui résultent
du développement industriel peuvent être résolus quand le peuple est maître de son pays, le
gouvernement vraiment au service du peuple et s’occupe des intérêts du peuple. » (Peking
Rundschau [Revue de Pékin] no 24/1972, p. 7 – TDLR)
Un point de départ central était la manière dialectique d’aborder les problèmes de la pollution
de l’environnement. Par exemple dans une campagne de masse on a discuté :
7 latin – en bon père de famille
« Quand on … agit selon la dialectique matérialiste, déchets et non-déchets ne sont que des
termes relatifs. Il n’y a rien dans le monde qui est absolument un déchet. Dans une condition,
une chose est déchet, dans une autre elle est un objet de valeur ; ce qui est déchet dans une
production devient le bon matériel pour une autre. » (Peking Rundschau [Revue de Pékin] no
6/1971, p. 8 –TDLR)
C’est dans ce sens que s’est développée une campagne de masse sur l’unité dialectique entre
les politiques économique et écologique socialistes, qui a fait sensation dans le monde entier.
Dans l’introduction à la documentation « Protection de l’environnement en RP de Chine » l’auteure
Sylvia Rogge a écrit :
« Bien avant que ce thème devienne moderne, p. ex. en RFA, la protection de l’environnement
était popularisée sur une base de masse. Selon les directives du président Mao, l’usage polyvalent
était réalisé, on nettoyait les cours et les plans d’eau, transformait les excréments en
engrais, construisait des stations d’épuration des eaux usées, ramassait des matières premières,
etc. La direction chinoise soulignait l’importance de la protection de l’environnement,
en la liant à la ligne révolutionnaire de Mao Zedong. Et le sens de l’économie, l’usage multiple,
le respect de l’environnement local, la décentralisation de l’industrie et la réduction de l’urbanisation
faisaient de la Chine un pays dont la conscience écologique semble exemplaire. »
(« Umweltschutz in der VR China », [Protection de l’environnement en RP de Chine], Holger
Strohm (édit.) – TDLR)
Le professeur Dr K. William Kapp, qui s’est occupé intensément de la protection de l’environnement
en RP de Chine au début des années 1970, lui attestait « d’avoir développé une
stratégie spécifique et d’avoir gagné avec succès le public pour une coopération qui va bien
au-delà de ce que l’on peut constater dans d’autres pays en voie de développement ou industrialisés
» (ibid. p. 74 – TDLR)
Même en RDA socialiste, le ramassage et le recyclage des soi-disant « matières secondaires
» était organisé de façon exemplaire. Des services privés ou publics ramassaient les vieux
papiers, les bouteilles et les verres ainsi que, plus tard, la ferraille et les vêtements usagés.
Déjà dans les écoles, on propageait le bon usage de ces matières. Les enfants et les jeunes –
organisés dans leurs organisations de jeunesse – devenaient des militants de la protection de
l’environnement et finançaient leur travail avec les recettes de ces collectes de matières recyclables.
Avec ces mesures de recyclage étendues, on remédiait également au manque de matières
premières en RDA.
La base de la politique écologique prévoyante dans le socialisme était le débat sociétal fructueux
ayant abouti à la conclusion qu’avec la victoire sur le mode de production capitaliste orienté
sur le profit maximal, la rétablissement et le développement à un niveau supérieur de l’unité
de l’homme et de la nature pouvait devenir un objectif et une condition fondamentale de
l’économie socialiste.
Revolutionärer Weg, No 34
III. La stratégie et la tactique marxiste-léniniste de la révolution
internationale
(…)
III.3
Changements de la stratégie et de la tactique de la lutte des classes
nationale et internationale pour la préparation de la révolution
internationale
(…)
L'importance vitale de la lutte pour la protection de l'environnement naturel et
contre la menace d’une catastrophe climatique globale
La lutte pour sauver les moyens de subsistance naturels de la soif de profit du capital financier
international devient la tâche la plus importante de la révolution socialiste internationale
à côté de la lutte pour la libération sociale et nationale. Aujourd'hui, l'environnement ne
peut plus être sauvé durablement sans l’élimination du mode de production capitaliste !
Jusqu'à présent, la plupart des luttes environnementales se sont focalisées sur des problèmes
locaux ou régionaux tels que le désastre dû à la fuite de gaz toxiques à Bhopal en Inde, le
scandale à propos des déchets de Naples en Italie, la catastrophe pétrolière dans le golfe du
Mexique, le stockage criminel de déchets nucléaires présentant un danger mortel ou la
menace pour les habitats et les richesses naturelles dans beaucoup de pays. Toutefois entretemps,
les larges masses prennent rapidement conscience que la crise écologique et
climatique a une dimension globale, et que la cause principale en est le mode de production
capitaliste au niveau actuel.
Lors de la « Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la
Terre Mère », qui s’est tenue à Cochabamba du 20 au 22 avril 2010, plus de 30 000
participants ont manifesté et discuté – dont 20 000 paysans, indigènes, ouvriers, femmes et
scientifiques rien que de la Bolivie. Dans la déclaration de la Conférence mondiale il est dit :
« Le capitalisme requiert une industrie militaire puissante pour étayer son processus
d’accumulation ainsi que le contrôle de territoires et de ressources naturelles, tout en
réprimant la résistance des peuples. Il s’agit d’un système impérialiste de colonisation de la
planète. … Le modèle que nous avons proposé ne consiste pas en un développement
destructif ni illimité. Les pays ont besoin de produire des biens et des services pour satisfaire
les besoins de base de leur population, mais ils ne peuvent en aucune manière continuer sur
ce chemin de développement dans lequel les pays les plus riches ont un poids écologique 5
fois plus grand que ce que la planète est capable de supporter. Actuellement, on a dépassé
de 30 % la capacité de la planète à se régénérer. À ce rythme de surexploitation de notre
Terre Mère, on aura besoin de deux planètes en 2030. »
(Accord des peuples, publié sur Internet : http://cmpcc.org/acuerdo-de-los-pueblos/, téléchargé
le 27/03/2011)
Le problème central de la lutte pour la protection de l'environnement naturel est le fait que le
mouvement écologique est séparé du mouvement ouvrier, et que cette lutte se focalise
localement et sur des projets. Dans le mouvement écologique petit-bourgeois, une certaine
arrogance à l’égard du mouvement ouvrier et des influences anticommunistes ont pu se
développer. Cela a été favorisé par le fait que la conscience des problèmes écologiques était
sous-développée dans le mouvement ouvrier. La 10e Conférence internationale de partis et
organisations marxistes-léninistes en 2010 a discuté ce problème de façon critique et
autocritique. Dans une résolution il est dit :
« La question de l’environnement est l’objet d’une grave préoccupation pour toute l’humanité
en raison de la destruction irréversible causée à la Terre Mère par les puissances impérialistes
pour assouvir leur soif de profit. La Conférence internationale constate qu’il y a eu des
insuffisances du côté des marxistes-léninistes et du mouvement ouvrier dans la question de
l’environnement. … La classe ouvrière doit y assumer son rôle dirigeant et en même temps
coopérer franchement avec tous les écologistes sérieux. La solution de la question
environnementale réside dans le rétablissement de l’unité entre l’homme et la nature, elle
réside en fin de compte dans le socialisme/ communisme où les intérêts de l’humanité et non
le profit seront au centre. »
La stratégie et la tactique marxiste-léniniste de la lutte écologique exigent :
· de venir à bout de la limitation des luttes écologiques aux niveaux régionaux ou
locaux et dans le temps, et de créer un front de résistance international pour
sauver l'environnement de la soif de profit. Actuellement, le principal objectif
commun de ce front de résistance international consiste à empêcher la catastrophe
climatique.
· de comprendre la lutte pour réaliser les méthodes de production progressistes
de l'économie du recyclage comme partie intégrante de la lutte des classes de la
classe ouvrière internationale, et de la mener en alliance avec tous les mouvements
de masse qui peuvent être gagnés à cette cause.
· de relier la lutte pour les mesures immédiates les plus urgentes pour la protection
de l'environnement à la préparation de la révolution socialiste internationale. Le
mouvement ouvrier révolutionnaire doit se placer à l’avant-garde de la lutte pour la
protection de l'environnement naturel.
III.4 Stratégie et tactique pour forger le front unique prolétarien
(…)
1.1.2.
1.1.3. La lutte pour la protection de l'environnement naturel
Aujourd'hui, la lutte pour sauver l'environnement naturel doit se diriger contre le mode de
production capitaliste et la domination sans partage du capital financier international et, sous la
direction de la classe ouvrière, se développer en front de résistance international. Il ne peut pas
faire de la reconnaissance de l'objectif socialiste une condition préalable ; mais les marxistesléninistes
doivent mener cette lutte comme école d’action internationale organisée dans la lutte
contre l'impérialisme et pour le socialisme.
Au cours des dernières années, le mouvement écologique est devenu, à côté du mouvement
ouvrier, le mouvement où la question du système s’est soulevée le plus intensément. C'est une
condition importante pour que la résistance active pour sauver l'environnement puisse devenir
partie intégrante de la lutte changeant la société, pour le socialisme. En même temps, la
résistance active pour sauver l'environnement n’est pas restreinte à la lutte des classes. Elle
implique de larges secteurs des couches non prolétariennes dans la lutte, ce qui exige un travail
d'alliance universel.
Dans son travail quotidien, le MLPD encourage le traitement conscient de la nature par les
masses. Il propage l'unité du mouvement écologique et social, la lutte commune des ouvriers et
des larges masses, des scientifiques progressistes et des forces conscientes de l'environnement
de la bourgeoisie non monopolisée, le soutien de la politique écologique des gouvernements antiimpérialistes
ou des gouvernements de pays particulièrement concernés comme les îles du
Pacifique.
Avec sa stratégie et sa tactique de la lutte pour le mode de pensée, le MLPD aide les masses à
renforcer leur conscience écologique à un tel point qu'elles puissent résister à la campagne de
désinformation des « écosceptiques » payés par les monopoles, au fatalisme destructeur d'une
ambiance de fin du monde et à d’autres influences du mode de pensée petit-bourgeois écologique.
Les associations internationales pour la protection de l'environnement doivent être indépendantes
et ouvertes quant à la conception du monde, travailler sur une base antifasciste, être organisées
de façon démocratique et financièrement indépendantes. Elles doivent combattre toute forme
d'ambition petite-bourgeoise au dirigisme. En raison de la position dominante de longue durée des
militants petits-bourgeois dans le mouvement écologique, la lutte contre l'anticommunisme
moderne revêt une importance particulière.
En 2008, le MLPD a publié son programme pour la protection du climat. Il comprend et
explique la proposition de réduire les émission des gaz à effet de serre de 70 à 90 pour cent d’ici
2030 par l'exploitation à 100 pour cent d’énergies renouvelables et aux frais des monopoles.
Le MLPD s'emploie avec succès à obtenir la coopération internationale des forces
révolutionnaires, également dans la lutte pour sauver l'environnement de la soif de profit. Il
soutient les associations internationales tel que le Conseil pour l'environnement, réalisé pour la
première fois en 2009 à Gelsenkirchen/Allemagne avec une participation internationale, et il prend
systématiquement fait et cause pour de telles actions dans le mouvement ouvrier. La lutte
commune écologico-politique sous la direction de la classe ouvrière – avec des publications et des
débats massifs sur les technologies ou des méthodes de production ménageant l'environnement et
leur réalisation – est également une école de la construction du socialisme et de la formation du
rôle dirigeant du prolétariat industriel international, porteur des forces productives les plus
progressistes.

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